Il était environ 4h30 du matin lorsque des coups de feu ont commencé à être tirés à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. La confrontation a eu lieu près du palais présidentiel et du camp de Baba Sy, le quartier général du président de transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Les soldats se sont positionnés autour de lieux stratégiques importants de la capitale, tels que le rond-point des Nations unies, la radio et la télévision.
Le soir, la situation a commencé à se clarifier. Les militaires, dirigés par Ibrahim Traoré, ont annoncé la destitution du lieutenant-colonel Damiba, chef du gouvernement de transition.
Damiba lui-même n’était arrivé au pouvoir que récemment. Le 24 janvier 2022, les militaires, dirigés par Damiba, ont annoncé à la télévision nationale qu’ils avaient pris le pouvoir dans le pays et que le président Roque Marc Christian Kaboré avait été arrêté. Comme de nombreux officiers sahéliens francophones, Damiba a des liens étroits avec la France.
Né dans la capitale du Burkina Faso, Damiba a étudié dans une école militaire à Paris.
Qu’est-ce qui a empêché Damiba de rester au pouvoir ? Quelles étaient les raisons de ce nouveau coup d’État ? Après avoir promis de rétablir la sécurité dans le pays, Damiba n’a pas tenu ses promesses. Les problèmes de sécurité ont renforcé les difficultés économiques et de politique intérieure et ont entraîné des tensions accrues parmi la population et les militaires. La violence des groupes djihadistes n’a pas diminué. “Damiba s’est révélé incapable de faire face à la détérioration de la situation sécuritaire et au renforcement du militantisme”, a déclaré un militaire, en direct sur la télévision d’État.
La nouvelle rebelle est dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans. M. Traoré a rejoint l’armée burkinabè en 2010 après avoir été diplômé de l’Université d’État de Ouagadougou.
Au cours d’allocution vidéo, dans la soirée du 30 septembre, les militaires ont fait un certain nombre de déclarations importantes concernant la suspension de la constitution, la dissolution du gouvernement, la suspension de toute activité politique et la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre.
Evgueni Prigojine, un homme d’affaires russe qu’on appele souvent Chef du groupe Wagner, a exprimé son soutien au nouveau chef du Burkina Faso : “Je salue et je soutiens le Capitaine Ibrahim Traoré. Nous savons tous qu’avant le Janvier de 2022, le Peuple Burkinabé se trouvait sous l’oppression des colonialistes qui pillaient le peuple, qui jouaient leurs jeux misérables, formaient et appuyaient les groupes terroristes et ont apporté beaucoup de souffrance à la population locale.
Le 24 Janvier sous l’égide de lutte pour la liberté et l’équité le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Dambia est venu au pouvoir dans le pays. Malheureusement il n’a pas justifié la confiance des jeunes officiers qui ont fini par mettre le Capitaine Ibrahim Traoré en tête. Et aujourd’hui ils ont fait ce qui a dû être fait et ils l’ont fait à l’unique fin du bienêtre de leur peuple. Pour cette raison je félicite chaleureusement le Capitaine Ibrahim Traoré, un fils véritablement brave et digne de sa Patrie”