Un haut gradé de l’armée de République démocratique du Congo, commandant des opérations militaires contre le groupe rebelle “M23” dans l’est du pays, a été arrêté et écroué, ont annoncé mardi des médias congolais, évoquant des soupçons de “haute trahison”.
Selon ces médias, qui citent des proches du lieutenant-général Philémon Yav Irung et des “sources sécuritaires”, cet officier est incarcéré depuis lundi soir à Makala, la grande prison de Kinshasa.
Une source militaire a confirmé à l’AFP, sous couvert d’anonymat, l’arrestation du lieutenant-général Yav, sans aucun détail sur le motif possible de son interpellation. Contacté, le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole des forces armées de RDC (FARDC), n’a pas voulu répondre.
Commandant de la troisième zone de défense, qui couvre toute la partie est et nord-est de la RDC, Philémon Yav avait pris mi-juillet la conduite des opérations militaires menées au Nord-Kivu contre le M23. Il avait remplacé dans cette fonction le général Constant Ndima, gouverneur militaire de la province.
Le M23, pour “Mouvement du 23 mars”, est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d’année dernière en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali conteste.
Depuis trois mois, les rebelles du M23 occupent Bunagana, une importante localité du territoire de Rutshuru, à la frontière ougandaise.
Par ailleurs, également dans le Nord-Kivu, un colonel, chef de bataillon, vient d’être inculpé et écroué à Goma, le chef-lieu de la province. Il est soupçonné d’avoir empoisonné un général, Ghislain Tshinkobo, chef de l’armée pour le Nord-Kivu, dont la mort mi-août avait été considérée dans un premier temps comme consécutive à une crise cardiaque, a-t-on indiqué de source militaire. Selon un proche, le colonel clame son innocence.
Comme la province voisine de l’Ituri, le Nord-Kivu est placé sous état de siège depuis mai 2021. Les autorités civiles y ont été remplacées par des officiers de l’armée et de la police.
VOA Afrique