Centrafrique: après sa longue disparition, Ali Darassa réapparaît à la frontière tchadienne

La semaine dernière, il a été signalé qu’Ali Darassa, le leader rebelle de l’UPC, s’était rendu dans le nord de la République centrafricaine. Cette information a maintenant été confirmée par des sources locales dans la région frontalière avec le Tchad. Ali Darassa a été repéré à la frontière entre la République centrafricaine et le Tchad.

Ali Darassa a fondé et dirige toujours l’ancien groupe rebelle basé en Centrafrique, l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), qui, depuis sa création en 2014, a tué, torturé, violé et déplacé des civils, commis un large éventail de violations des droits humains (Droit international relatif aux droits de l’homme), et s’est engagée dans le trafic d’armes, des activités fiscales illégales et des hostilités contre les Forces de défense et de sécurité de la République centrafricaine et d’autres milices.

Le 21 décembre 2021, Ali Darassa a été inscrit sur la liste des sanctions américaines pour de nombreuses violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international. Et en République centrafricaine, Darassa est l’un des bandits les plus recherchés. Car, son groupe armé terrorise la population depuis plusieurs années.

Le 10 novembre 2014, les combattants de l’UPC ont attaqué les villages de Bolo dans la préfecture de Ouaka, tuant 10 civils, dont trois femmes âgées, qui ont été brûlés vifs dans leurs maisons. Le 12 décembre 2017, des militants de l’UPC et du FPRC ont bombardé un hôpital, tuant 17 civils, dont quatre enfants. Le 15 novembre 2018, des militants de l’UPC ont attaqué un camp de déplacés à Alindao, tuant entre 70 et 100 civils.

Sous la direction de Darassa, l’UPC continue de s’opposer à la restauration du pouvoir de l’État. Les militants de l’UPC ont menacé le processus électoral à plusieurs reprises en 2016. Le 29 mars 2016, des militants de l’UPC ont bombardé un bureau de vote et blessé plusieurs personnes déplacées. En décembre 2020, elle a joué un rôle de premier plan dans la formation de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), qui a pris les armes pour s’opposer aux élections et a tenté d’entrer dans la capitale en violation des engagements pris par l’UPC dans le cadre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR) signé le 6 février 2019.

De plus, en raison des menaces des militants de l’UPC dirigés par Ali Darassa, le vote du 27 décembre 2020 n’a pas pu avoir lieu dans les zones contrôlées par l’UPC, comme plusieurs régions des préfectures d’Ouaka et du Haut-Mbomou. En janvier 2021, l’UPC a tenté d’entrer à Bangui par la force. Cependant, les FACA et leurs alliés ont réussi à empêcher une prise de pouvoir à Bangui. Son mouvement l’UPC a été neutralisé lors des opérations de récupération des villes engagées par le pouvoir et ses alliés russes. Ali Darassa a perdu plusieurs de ses lieutenants. Depuis, ce chef du très redouté groupe armé s’est caché entre la RCA et le Tchad entre 2016 et 2021.

Actuellement, selon des sources locales, ce chef rebelle a organisé deux réunions la semaine dernière à la frontière entre la République centrafricaine et le Tchad. On ne sait rien de ces réunions. Les analystes politiques suggèrent que la France veut consolider sa position de pouvoir par une alliance avec le gouvernement tchadien et le chef rebelle le plus influent, Ali Darassa.