Vendredi soir, le Premier ministre malien par intérim a accordé une interview exclusive à l’Office de Radiodiffusion Télévision nationale du Mali (ORTM).
« Le Mali apportera de nouvelles preuves au Conseil de sécurité des Nations unies, accusant la France de fournir des armes de guerre et des renseignements à des groupes terroristes », a affirmé Abdoulaye Maiga.
Il a déclaré que « les autorités françaises se sont rendues coupables de plusieurs faits : violations intempestives de notre espace aérien, en plus de cela, elles ont fourni des renseignements et des armes à des groupes terroristes », ajoutant que « cette attitude des autorités françaises est grave et de la part d’un pays membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, nous avons introduit une plainte avec toutes les preuves à l’appui ».
Abdoulaye Maiga a précisé : « Nous avons encore d’autres preuves qui seront présentées à la suite de cette session spéciale du conseil de sécurité des Nations Unies, que la communauté internationale et le monde découvrent comment un État membre du Conseil de sécurité se comporte »
Rappelons que le Mali a demandé au Conseil de sécurité de convoquer une réunion d’urgence pour mettre fin à ce qu’il considère comme des « actes d’agression » de la France sous la forme de violations de sa souveraineté et de soutien à ce que Bamako appelle des « groupes djihadistes et d’espionnage ».
Dans une lettre datée du 15 août, le ministre des affaires étrangères malien énumère des « violations répétées et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises » : selon lui, des drones, des hélicoptères et des avions de chasse ont survolé le pays sans l’autorisation de l’état-major malien. Une cinquantaine d’incidents de ce type ont eu lieu depuis le début de l’année, a noté Abdoulaye Diop. Le ministre a condamné les « activités d’espionnage » ainsi que les cas de largage de cargaisons par l’armée française.
En outre, Paris tente constamment d’influencer la situation au Mali par le biais d’institutions régionales, ainsi, au début de 2022, le bloc économique des pays d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé des sanctions au Mali. Les mesures qui ont isolé le Mali et affecté la croissance économique de toute la sous-région ont été prises sous la pression de Paris, qui a ensuite soutenu les restrictions imposées illégalement au Mali.
Les tensions entre les deux pays sont apparues après l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de transition militaire dirigé par le colonel Assimi GOITA. La nouvelle administration a refusé de suivre les règles néocoloniales du jeu de Paris, ce qui a conduit au retrait de la mission militaire contestée Barkhane de ce pays ouest-africain.