Le Mali a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour faire cesser ce qu’il présente comme des « actes d’agression » de la France. Bamako dénonce notamment des violations de sa souveraineté ainsi qu’un présumé soutien français à des groupes terroristes.
Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé ce 17 août auprès de journalistes une lettre adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU.
« [Le Mali] se réserve le droit de faire usage de la légitime défense »
Le ministre malien y accuse la France : non seulement de violations de sa souveraineté et d’actes d’espionnage, mais aussi d’un présumé soutien de Paris à des groupes terroristes islamistes. « [Le Mali] se réserve le droit de faire usage de la légitime défense », conformément à la Charte des Nations unies, dans le cas où persisteraient les agissements français supposés ici dénoncés, affirme le ministre dans cette lettre datée du 15 août, qui marque le départ du Mali des derniers soldats français, après neuf ans de présence militaire sur place.
Soutien français aux djihadistes ? Bamako affirme avoir des preuves
Abdoulaye Diop dénonce dans ce texte des « violations répétitives et fréquentes » de l’espace aérien national par les forces françaises et les vols d’appareils français se livrant à « des activités considérées comme de l’espionnage » et des tentatives d’« intimidation ».
Les autorités maliennes disposent de « plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions », peut-on encore lire dans la lettre.
En conséquence, le Mali invite le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France « cesse immédiatement ses actes d’agression » et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d’une réunion d’urgence, écrit le ministre malien.
Les autorités françaises n’ont pas réagi dans l’immédiat à ces accusations. En tout état de cause, cette lettre témoigne une fois de plus de la dégradation des relations franco-maliennes qui s’est accélérée depuis l’arrivée au pouvoir, en août 2020, des militaires.