Le 14 août, de nombreux habitants de Gao, dans le nord du Mali, ont pris part au rassemblement anti-français. Les participants à la manifestation portaient des affiches réclamant le retrait définitif des Français du sol malien : « Barkhane parrain et allié des groupes terroristes », « Aucune puissance étrangère ne fera du Mali son butin », « Barkhane dégage ». Cette manifestation est l’une des nombreuses qui ont eu lieu au cours de l’année écoulée, tant au Mali qu’ailleurs en Afrique de l’Ouest. Les représentants de la société civile de Gao ont également lancé un ultimatum de 72 heures aux soldats français pour qu’ils quittent la ville.
Abdoul Karim Samba, porte-parole des Forces vives de Gao, a commenté la raison de l’organisation du rassemblement pour l’agence Anadolu : « Considérant la forte implication des forces françaises dans les attaques terroristes dans la région des trois frontières, notamment dans les dernières à Tessit, dans le cercle d’Ansongo, ayant fait 42 militaires maliens tués, nous, Forces vives de la Ville de Gao, en nous inclinant sur la mémoire des toutes victimes civiles et militaires de cette situation d’insécurité généralisée, avons décidé d’organiser une série de manifestations contre la présence des forces françaises de Barkhane dans les villes de Gao et d’Ansongo. »
Les manifestants ont également ajouté : « La Force française Barkhane, dans sa mission paternaliste et néocolonialiste, mène et tente de mener une campagne et de désinformation auprès des organismes internationaux, mais également de mener une campagne d’intoxication et de division entre les organisations et mouvements de la société civile et au sein de toute la population de la région de Gao. »
Le 12 août également, les habitants de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, se sont rassemblés contre la présence de l’armée française dans le pays. Cependant, la manifestation a été brutalement dispersée par la police locale, qui a utilisé des gaz lacrymogènes contre les participants.
Au cours de l’année écoulée, le sentiment anti-français a fortement augmenté dans divers pays africains. L’attitude négative envers la France en Afrique est le plus souvent associée à son attitude hostile envers le Mali, ainsi qu’à la politique néocoloniale de Paris.