Les Forces vives de Gao donnent 72 heures à Barkhane pour quitter le Mali

AP - Christophe Petit Tesson Emmanuel Macron a annoncé «la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure» (image d'illustration)

C’est un ultimatum de 72 heures qui a été fixé aux éléments de l’opération Barkhane par les Forces vives de Gao. Qualifiant la force française de «parrain des terroristes au Mali», ce mouvement demande le départ définitif de Barkhane de la ville, appelant Bamako à «accentuer les efforts de redéploiement» de l’armée sur l’ensemble du territoire malien.

C’est lors d’une manifestation contre la présence militaire française que les Forces vives de Gao ont exigé le départ de la force Barkhane qu’elles accusent d’être «fortement impliquée dans les attaques terroristes dans la région des trois frontières, notamment dans les dernières à Tessit, dans le cercle d’Ansongo, ayant fait 42 militaires maliens tués».

«Nous, Forces vives de la Ville de Gao, en nous inclinant sur la mémoire des toutes victimes civiles et militaires de cette situation d’insécurité généralisée, avons décidé d’organiser une série de manifestations contre la présence des forces françaises de Barkhane dans les villes de Gao et d’Ansongo», a déclaré le porte-parole du mouvement, ce dimanche 14 août 2022.

Appelant la mission de l’ONU au Mali à «ne pas servir de refuge aux éléments de Barkhane au Mali», les Forces vives de la Ville de Gao estiment que la force française apparaît comme «le véritable parrain des terroristes au Mali». Le mouvement appelle Bamako à «porter plainte contre les autorités françaises pour complicité dans l’attaque meurtrière de Tessit et toutes autres agressions meurtrières contre les populations et les Forces de défense et de sécurité maliennes».

Le mouvement accuse que «la Force française Barkhane, dans sa mission paternaliste et néocolonialiste, mène et tente de mener une campagne et de désinformation auprès des organismes internationaux, mais également de mener une campagne d’intoxication et de division entre les organisations et mouvements de la société civile et au sein de toute la population de la région de Gao».

Dès lors, elles disent accorder à Barkhane, à compter de dimanche 14 août, un ultimatum de 72 heures pour quitter la ville de Gao, dernière base française au Mali. Passé ce délai, «nous interdirons la circulation de toutes les forces étrangères dans la ville de Gao et sur les axes routiers : Gao-Ansongo, Gao-Bourem, Gao-Wabaria, sans préjudice de toutes autres actions nécessaires, jusqu’à l’atteinte de notre objectif», menacent-elles.