Quinze soldats burkinabè ont été tués mardi lors d’une double attaque à l’engin explosif commise par des jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a annoncé l’état-major des armées dans un communiqué.
Cette double attaque “à l’engin explosif improvisé s’est produite sur l’axe Bourzanga-Djibo” dans la région du Centre-Nord, selon l’état-major. “Le bilan des deux incidents fait état de 15 militaires tombés et d’un blessé” et a aussi occasionné “des dégâts matériels”, ajoute-t-il.
Elle a été commise “lors d’une mission d’escorte conduite par une unité militaire du 14e régiment interarmes (RIA)”, indique l’état-major.
“Un des véhicules du convoi, transportant des combattants, a en effet sauté sur un engin explosif à hauteur de la localité de Namsiguia”, dans la province du Bam, précise-t-il, ajoutant: “Alors que s’organisaient les opérations de secours et de sécurisation, un deuxième engin a manifestement été activé à distance, causant de nombreuses victimes”.
Selon l’armée, “des renforts ont immédiatement été dépêchés sur les lieux de l’incident pour assurer l’évacuation des victimes” et “des opérations de sécurisation sont actuellement en cours dans la zone”.
Lundi, au moins dix civils, dont quatre supplétifs des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ont été tués lors d’une attaque de jihadistes présumés, toujours dans le nord du Burkina, selon des sources sécuritaires et locale.
Jeudi dernier, ce sont neuf supplétifs de l’armée et quatre soldats qui avaient été tués dans une attaque contre une unité du détachement militaire de Bourzanga (nord) qui coordonnait une action offensive avec un groupe de VDP, selon l’armée.
Le nord et l’est du Burkina sont les deux régions les plus touchées par les attaques jihadistes, mais les autres régions ne sont pas pour autant épargnées.
Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.
Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.
Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’avoir été incapable d’enrayer la violence jihadiste.
Mais la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée et les attaques attribuées aux groupes jihadistes se sont même multipliées ces derniers mois, visant indifféremment civils et militaires.
VOA Afrique