L’ancien président américain Donald Trump a annoncé lundi que sa célèbre résidence de Floride, Mar-a-Lago, avait été “perquisitionnée” par la police fédérale (FBI).
“Notre nation vit des jours sombres, ma belle demeure, Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride, est assiégée et a été perquisitionnée et occupée par de nombreux agents du FBI”, a-t-il déclaré dans un communiqué, se disant victime d’une “persécution politique”.
“Après avoir travaillé et coopéré avec les agences gouvernementales concernées, cette perquisition non annoncée de mon domicile n’était ni nécessaire ni appropriée”, a-t-il affirmé.
“Ils ont même forcé mon coffre-fort!”, s’est indigné Donald Trump. Contacté par l’AFP, le FBI, qui n’a pas encore confirmé la perquisition, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Le républicain n’a pas indiqué les raisons de cette opération policière. Il est lié, de près ou de loin, à plusieurs dossiers judiciaires en cours. L’intervention concernerait la potentielle mauvaise gestion de documents classifiés, qui avaient été envoyés à Mar-a-Lago, a déclaré une source proche du dossier au Washington Post.
La façon dont le milliardaire gérait ses documents officiels lorsqu’il se trouvait à la Maison Blanche est au coeur de plusieurs investigations. L’ancien président est accusé d’avoir délibérément négligé certains de ses dossiers avant leur transmission pourtant obligatoire aux Archives nationales américaines.
Cette agence fédérale avait demandé à la justice américaine d’ouvrir une enquête sur ces faits, selon plusieurs médias américains. Elle avait dû récupérer en Floride quinze cartons de documents que Donald Trump avait emportés avec lui lors de son départ de Washington en janvier 2021.
Dans ces boîtes, des lettres de Barack Obama et du leader nord-coréen Kim Jong Un, une carte des États-Unis qui avait fait l’objet d’échanges houleux avec le service météo américain, mais aussi, selon le Washington Post, plusieurs documents marqués “secret défense”.
Les Archives nationales assurent que le républicain n’avait en aucun cas le droit de partir avec ces cartons: en vertu d’une loi de 1978, tout président américain doit transmettre l’ensemble de ses e-mails, lettres et autres documents de travail à cette agence, chargée de les conserver.
“Rendre des comptes”
Le personnel de la Maison Blanche découvrait aussi régulièrement des liasses de papiers bouchant les toilettes, et soupçonnait le président de vouloir se débarrasser de documents, selon un livre à paraître d’une journaliste vedette du New York Times.
Une commission parlementaire cherche également à faire la lumière sur le rôle que le milliardaire a joué dans l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021. Ce jour-là, des centaines de ses partisans avaient semé la violence et le chaos à l’intérieur du siège du Congrès, retardant la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
Le ministère de la Justice enquête sur cette attaque, mais n’a pour l’heure pas engagé de poursuites contre l’ancien président.
Fin juillet, le ministre de la Justice Merrick Garland n’avait toutefois pas écarté cette possibilité. “Nous avons l’intention de faire rendre des comptes à quiconque est responsable pénalement pour (son rôle dans) les événements autour du 6 janvier, dans une quelconque tentative d’interférer avec le transfert légal du pouvoir d’une administration à l’autre”, a-t-il dit.
Enfin, deux enquêtes, l’une civile et l’autre pénale, sont menées à New York sur des soupçons de fraudes financières au sein de la Trump Organization. Donald Trump, toujours très populaire parmi les républicains, flirte de plus en plus ouvertement avec l’idée de se présenter à l’élection présidentielle de 2024.
VOA Afrique