Des tirs d’obus de mortier ont frappé dimanche sans faire de victimes des quartiers proches du palais présidentiel à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, peu après l’approbation de la composition du gouvernement par le parlement, signe des défis à venir pour les nouveaux dirigeants.
Déjà menacée par une famine imminente avec la pire des sécheresses en 40 ans, la Somalie est confrontée ces derniers mois à une intensification des attaques du mouvement d’insurrection islamiste shebab.
Dimanche, “plusieurs obus de mortier ont été tirés sur des quartiers civils dans l’arrondissement de Warta-Nabadda”, proche du palais présidentiel, a déclaré Mohamed Abdifatah, l’un des responsables de la sécurité de cette zone. Aucune victime n’a été pour le moment recensée et une enquête est en cours, a-t-il précisé. Selon un témoin, un obus a endommagé un hôpital privé.
Ces attaques, non revendiquées, interviennent après que le Parlement s’est réuni dimanche et a entériné la composition du gouvernement présenté le 2 août par le Premier ministre Hamza Abdi Barre, par 229 voix pour, sept contre et une abstention.
M. Barre, nommé le 15 juin par le nouveau président Hassan Cheikh Mohamoud, élu en mai, a formé une équipe de 75 ministres et vice-ministres.
Parmi eux, Muktar Robow, 53 ans, alias Abou Mansour, un ancien dirigeant des islamistes radicaux shebab, liés aux jihadistes d’Al-Qaïda et dont il a fait défection en 2017, occupe les fonctions de ministre des Affaires religieuses.
L’ambassade américaine à Mogadiscio a félicité dimanche sur Twitter MM. Mohamoud et Barre pour l’approbation par le parlement des membres du nouveau gouvernement, soulignant que les Etats-Unis comptaient poursuivre à leurs côtés leur engagement en faveur d’une “renaissance de la Somalie”.
Peu après l’élection de M. Mohamoud, le président américain Joe Biden avait décidé de rétablir une présence américaine dans son pays pour l’aider à combattre les shebab, revenant sur la décision de son prédécesseur Donald Trump de retirer la plupart des forces américaines présentes sur place.
En proie à une instabilité chronique, la Somalie est confrontée depuis 15 ans à la rébellion des shebab, qui restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Et ont profité ces derniers mois des crises à répétition au sommet de l’exécutif pour accroître leurs attaques contre le gouvernement fédéral et les forces de sécurité.
Le nouveau gouvernement devra également gérer la crise liée aux quatre dernières saisons des pluies insuffisantes. Selon l’ONU, 7,1 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population, sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Cette sécheresse a également entraîné le déplacement de 918.000 personnes.
VOA Afrique