Les échauffourées et incidents impliquant les Casques bleus et les manifestants opposés à la présence onusienne dans l’Est de la République démocratique du Congo ont fait 36 morts et près de 170 blessés, a indiqué le gouvernement, mardi. Un précédent bilan faisait état de 18 morts.
Aux termes d’une réunion ayant réuni autour du Président Félix Tshisekedi, des ministres de retour d’une mission dans l’Est, les présidents de l’Assemblée nationale, du sénat et le Premier ministre ; les autorités ont donné un bilan de 36 morts.
Ils sont repartis « comme suit : 13 morts à Goma, 13 morts à Butembo dont 4 Casques bleus, 4 morts à Uvira, 3 morts à Kanyabayonga et 3 morts à Kasindi », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, le ministre Patrick Muyaya, rendant compte de la réunion aux allures inter – institutionnelles.
« A cela s’ajoutent près de 170 blessés dénombrés », a ajouté le porte-parole.
Le gouvernement a décidé de « réévaluer » avec la MONUSCO le plan de son retrait du territoire congolais, a-t-il poursuivi.
Au cours de la réunion, le Président Tshisekedi a fait part de son entretien téléphonique, lundi, avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Le Président congolais lui a exprimé sa « totale désapprobation du comportement des Casques bleus à la base de ces incidents et de la nécessité de s’assurer que les coupables soient sévèrement sanctionnés », selon le compte-rendu du gouvernement.
Le président congolais a rappelé au Chef de l’ONU que le retrait des rebelles du M23 de toutes les localités actuellement occupées dans la province du Nord-Kivu « est une condition nécessaire à la baisse de la tension » dans la région.
En l’absence des autorités congolaises, les membres de la mission des Nations unies et le secrétaire général adjoint de l’ONU Jean-Pierre Lacroix ont rendu hommage lundi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, aux Casques bleus tués dont des Marocains et des Indiens.
« Le meilleur service que nous puissions rendre à tous ceux qui ont perdu la vie, c’est de redoubler d’efforts et le faire de manière à ce que ces épisodes de violences ne se reproduisent plus », a exhorté Jean-Pierre Lacroix qui séjourne en RDC depuis le week-end.
Présente dans le pays depuis 23 ans, la MONUSCO fait face depuis 3 ans à une hostilité croissante des populations qui l’accusent d’inefficacité dans sa mission de protection des civils et de neutralisation des groupes armés locaux et étrangers actifs dans l’est de la RDC.
La MONUSCO est l’une des plus importantes et coûteuses missions de l’ONU au monde.
Elle compte théoriquement plus 16 000 Casques bleus, avec un budget annuel d’environ un milliard de dollars.
Anadolu Agency