Le retrait de Barkhane au Mali se fait en “bonne norme”, selon le général Laurent Michon en fin de mission

Le général Laurent Michon, commandant de la force Barkhane en fin de mission, a déclaré jeudi, lors d’un point de presse à Ouagadougou, que le retrait de Barkhane au Mali se faisait en “bonne norme”, soulignant que les groupes armés exercent toujours une pression sur les pays du Sahel notamment le Burkina Faso.

“Ce retrait du Mali se fait en bonne norme comme deux frères qui ont combattu ensemble”, a indiqué le général Laurent Michon, ajoutant que “la réarticulation qui s’en suit n’est pas une réinstallation de Barkhane au Niger”, contrairement à ce que les gens pensent.

Il a expliqué que d’ici la fin du mois d’août, les militaires français passeront de 4000 à 2500 hommes environ sur le territoire malien.

Le Général Laurent Michon a souligné que “la décision de partir du Mali n’est liée à l’arrivée de Wagner”. Il a toutefois qualifié les combattants de Wagner de “sans foi ni loi” guidés par des intérêts économiques.

“Le code minier au Mali a changé. Et désormais après la première dose gratuite et la deuxième dose offerte par le dealer, il se trouve que des dispositions ont été prises pour l’exploitation de 3 sites d’or par Wagner. Ça s’appelle la prédation sonnante et trébuchante. Je crois que ni les Européens, ni Barkhane ne font payer quoi ce soit dans l’action militaire française à Bamako. Notre intérêt, c’est la stabilité du Sahel”, a-t-il déclaré.

S’agissant du cas précis du Burkina Faso, le général Michon a souligné que Barkhane intervient à la demande du Burkina Faso. “Nous intervenons à la demande et en fonction des demandes qui nous sont faites par les autorités burkinabè”, a-t-il précisé.

Le général Laurent Michon a en outre fait savoir que les groupes armés exercent toujours une pression sur les pays du Sahel notamment le Burkina Faso.

“La menace de la Katiba Anifa, le long de la frontière Burkina-Niger, a tendance à descendre et à avoir des liens un peu plus fréquents avec les autres pays, Bénin, Togo et Nigeria. Une tendance plutôt mauvaise dans le sens où ces liens s’accroissent. On peut voir une forme d’enracinement dans certaines régions du Nord. Mais il y a aussi, le long de la frontière malienne, une menace qui descend assurément”, a-t-il noté.

Abordant la question d’approvisionnement en armement des groupes terroristes, le général Michon a déclaré que celle-ci demeure les armées du Mali et du Burkina Faso.
“Quand un poste est submergé et que les terroristes arrivent à s’emparer d’un certain nombre d’armes, de munitions, ça devient une source d’armement pour le groupe terroriste qui est loin d’être négligeable”, a-t-il dit.

Sur la présence de la France dans le Sahel, l’ambassadeur de France au Burkina Faso Luc Hallade présent également à la conférence de presse a déclaré : “Nous sommes là et prêts à les accompagner, à les appuyer dans la mesure des moyens que nous avons, sur leur demande”, ajoutant que le jour où on dira à la France qu’on a plus besoin d’elle, les militaires français partiront.

Anadolu Agency