La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a indiqué, dimanche, avoir noté avec “inquiétude l’abandon” de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger depuis l’avènement de la transition.
La Coordination souligne en outre, qu’elle se réserve « le droit d’en tirer toutes les conséquences ».
C’est ce qui ressort d’un communiqué final de la session ordinaire de la CMA, tenue à Kidal les 16 et 17 juillet courant.
Le ministère de la Réconciliation chargé de la mise en œuvre dudit accord pour la paix et la réconciliation réfute cette accusation “d’abandon”.
« La position des autorités de la transition par rapport à la mise en œuvre est claire. La mise en œuvre est une priorité pour le gouvernement. Nous sommes d’ailleurs en train de travailler au niveau décisionnel pour relancer les activités de sa mise en œuvre », a indiqué Mahamadou Diouarra chef de la cellule d’appui à la réconciliation nationale du ministère en charge de la mise en œuvre de l’accord dans une déclaration à l’Agence Anadolu.
Selon le document émis par la CMA, « la session suit avec inquiétude la dégradation continue de la situation socio-politique du pays », affirmant « avoir condamné avec la dernière rigueur toutes les formes de violence et de terreur exercées sur la population civile y compris les violations du droit de l’Homme et du droit international humanitaire dans les régions de Ménaka et Gao ».
En outre, la CMA déplore « l’absence d’une réponse appropriée à cette situation dramatique », tout en remerciant les partenaires et les organisations humanitaires pour les efforts consentis, la session les appelle à plus de mobilisation pour atténuer la souffrance des populations victimes.
Elle a, par ailleurs, salué l’élan de solidarité de l’ensemble des communautés d’accueil des déplacés avant de s’inquiéter de la flambée des prix des produits de première nécessité en appelant les acteurs du commerce à prendre des mesures appropriées pour une meilleure régulation des marchés.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad a aussi, invité « l’ensemble des acteurs intervenant dans le secteur de la sécurité à mettre en synergie leurs efforts pour sécuriser et protéger les populations ainsi que leurs biens et cesser tout acte d’amalgame ».
Elle rappelle, toutefois, que « seule la mise sur pied de l’Armée reconstituée conformément à la lettre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation permettra de pallier aux défis sécuritaires de manière durable ».
Le communiqué final note également que « les participants à la session se sont accordés sur la concrétisation de la fusion des Mouvements membres de la CMA dans le plus bref délai. À cet effet, ils demandent l’inscription de la fusion au titre d’axe prioritaire du mandat du Président entrant ».
Outre ces annonces, « la session regrette et prend acte de l’absence d’une quelque clarté sur une prétendue enquête annoncée par les autorités de la transition sur l’assassinat de feu Sidi Brahim Ould Sidatt ancien président de la CMA ».
Enfin, conformément à la Charte de la CMA, le président sortant Bilal Ag Acherif a procédé à la cérémonie de passation à Alghabass Ag Intalla président entrant.
La CMA est composée des plusieurs mouvements armés séparatistes, qui revendiquent depuis 2012 une meilleure intégration politique et économique des régions du nord du Mali, et ont engagé des offensives contre le pouvoir central, allant jusqu’à occuper certaines régions et villes principales du Nord.
Grâce à la médiation engagée par certains pays et organisions internationales, avec l’Algérie comme chef de file, un Accord pour la paix et la réconciliation a été signé entre les principaux mouvements armés et le gouvernement malien le 15 mai et 20 juin 2015 à Bamako.
Anadolu Agency