Pourquoi avoir attendu ce moment pour faire une telle déclaration ? Nous attendons aussi la déclaration des chefs supérieurs religieux.
Alors qu’eux était jadis une référence en étant des chefs qui indiquaient la voie et la sagesse, la conscientisation, la confrérie des chefs coutumiers et assimilés a perdu sa légitimité et sa crédibilité. Parallèlement, aux politiciens véreux qui n’ont jamais réussi à se constituer comme une vraie force de propositions et de développement dans le pays.
Il faut croire fermement que la situation actuelle du pays n’est pas un hasard et cela ne devrait étonner personne. Ce que nous vivons de nos jours est plutôt le résultat d’une série d’erreurs successives et, fondamentalement de l’échec de la pensée dans le pays.
Nous ne pourrons croire qu’il y a des élites dans ce pays. « S’il y avait une élite qui émergeait vers la révolution. Les régimes qui ont après cette révolution ont porté un coup dur aux élites de ce pays ; ces régimes les ont vassalisées ».
Cette élite qui pouvait s’organiser après la chute des blaisistes en 2014 semble avoir été tuée dans l’œuf. Les forces se sont organisées autour d’un pillage systématique des restes de la nation.
Nous croyons que nous vivons une crise de la pensée dans ce pays. Depuis la période post-insurrectionnelle, ce sont les burkinabè qui s’organisent à détruire de manière systématique ce pays. En lieu et place des intellectuels que nous avons dans ce pays, nous n’avons que des sachant-lire dans le pays.
Que ce soient la presse, le secteur des droits humains, ou encore les organisations de la société civile, les parties politiques, les chefs supérieurs coutumiers et traditionnelle du Burkina Faso, les organisations religieuses tous les secteurs ont failli à leur mission.
On ne peut rien attendre des coups d’Etats partisans comme on ne peut rien attendre des hommes politiques, sauf si au niveau même de celle-ci il y a une prise de conscience réelle.
Autrefois la confrérie coutumières et traditionnelle était une référence, est victime de cette léthargie qui caractérise les institutions du pays. « Il y avait une société consciente, une société qui développait sa propre théologie de la libération, de la justice, de l’intégrité de l’homme, de l’honnêteté humaine. […]
À un certain moment, cette société traditionnelle et coutumière s’est cassée. Elle s’est vidée de toute sa substance.
A un moment donné, cette société coutumières et traditionnelle s’est mue dans une tenue confortable politique et, s’est trouvée divisée en trois. D’abord, il y a celle qui rêvait des temps des dictateurs et des privilèges auxquels elles avaient droit, ensuite, l’on retrouve celle qui disait oui, il faut s’engager sans entrer dans la politique et avoir un discours extrémiste, et enfin celle qui avait ce discours d’extrême gauche autour des petits contrées. Nous sommes passés d’un mouvement populaire à une mouvance populiste. Toute mouvance est obligatoirement destructrice.
Après 2014 on pensait que l’alternance allait renaitre. Malheureusement, elle n’a jamais pu porter une réponse originale. Même les élections passées qui auraient dû être une fierté, une grande fête, n’a mobilisé les burkinabè.
Et nous considérons comme une renaissance en cendres, qui a perdu de sa légitimité, de sa crédibilité. « Où est cette renaissance engagée ? Quelle est la politique sociale dans cette situation ? »
Cette charité, est-ce qu’elle ne peut pas se traduire en solidarité, en partage ? […] Quelle est la position des hommes politiques sur la crise actuelle ? Pas une position théorique, une position consciente et conscientisante. Quelle est la capacité de cette classe politique coutumières et religieuse à mobiliser ce qu’elle possède pour avoir un projet social bénéfique à tous les burkinabè ?