Comme annoncé la semaine dernière par leur syndicat, les infirmières sont entrées en grève ce lundi.
Les infirmières réclament des meilleurs salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail. Elles sont en grève depuis ce lundi. Selon leur syndicat, elles ont vu leurs conditions de travail se détériorer depuis le début de la pandémie de covid-19 dans le pays. C’est la deuxième fois depuis la détection du virus au Zimbabwe que les infirmières organisent une grève.
Sous-payés, épuisés et démoralisés, beaucoup d’infirmières ont déjà émigré vers le Royaume-Uni. Pour celles qui acceptent de poursuivre sur place la situation ne fait qu’empirer avec le manque de médicament.
‘’Au Zimbabwe, nous avons été durement affectés, environ 60 % à 70 % des infirmières ont émigré, si vous prenez les salaires, elles gagnent moins de 200 dollars américains, et si vous regardez le taux de change sur le marché noir cela équivaut à moins de 100 dollars’’ Simbarashe Tafirenyika, président du Zimbabwe Urban and Rural Council Workers Union.
L’année dernière, 1 800 infirmières ont émigré. Un chiffre qui représente 10% de la main d’œuvre des hôpitaux publics du pays. À Harare, de longues files d’attente se forment dès l’aube devant les bâtiments qui délivrent passeports et visas. En partie à cause du covid et du Brexit, le Royaume-Uni a actuellement une forte demande d’infirmières. Avec plus de patients et moins de travailleurs en provenance de l’Europe, Cette tendance à l’embauche devrait se poursuivre. Pour le Zimbabwe, cela signifie que l’exode n’est pas près de se terminer.
Dans ce pays de l’Afrique Australe où les infirmières sont déjà en sous-effectif, le mouvement de grève risque de paralyser la totalitédu secteur de la santé.
Jean Hugues Ambodo
