Le Rwanda, ancienne colonie belge, et d’ores et déjà dirigée par un dirigeant anglophile, s’apprête à accueillir le 26e sommet des chefs d’État et des gouvernements du Commonwealth à Kigali, du 20 au 25 juin, pour s’imposer comme destination incontournable du tourisme de conférence et forme ses jeunes générations à parler anglais.
Le sommet réunira les dirigeants du groupe de 54 nations du Commonwealth, principalement d’anciennes colonies britanniques, dont la pertinence est parfois remise en question.
Le président Paul Kagame accueillera le prince Charles, le Premier ministre britannique Boris Johnson et des dizaines de dirigeants mondiaux lors d’un sommet étincelant, précédé par des opérations d’expulsion des sans-abri, vendeurs ambulants, enfants des rues et des travailleuses du sexe, alors que le gouvernement les détenait avant le sommet, selon Human Rights Watch (HRW).
Quelque 5 000 délégués sont attendus. Le sommet est l’occasion de souligner la stabilité et la prospérité relative du Rwanda sous le règne de Kagame.
Il attirera également l’attention sur l’accord largement critiqué du Rwanda avec le Royaume-Uni pour expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda. Des contestations judiciaires ont stoppé un vol qui aurait emmené le premier groupe, quelques jours seulement avant le sommet.
Le Commonwealth est un bloc de nombreux pays en développement, mais comprend des pays plus riches tels que Singapour et l’Australie. Les membres vont de démocraties établies comme le Canada à des démocraties plus autoritaires comme le Rwanda critiqué par les organisations de défense des droits de l’Homme, qui veulent profiter de l’événement pour attirer l’attention sur le bilan de Kigali en la matière.
Le changement climatique et la manière de reconstruire l’économie mondiale face à l’impact de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine figureront en bonne place à l’ordre du jour du sommet, selon les organisateurs. L’événement abordera également les affaires, la société civile, la jeunesse et les questions relatives au genre.
Le Rwanda dont l’ancienne ministre des affaires étrangères, Louise Mushiki Wabo dirige la francophonie, cherche à montrer comment ce pays de 13 millions d’habitants a progressé depuis le génocide de 1994.
Les sommets du Commonwealth en Afrique ont été remarquables. Le rassemblement de 1979 en Zambie a contribué à mettre fin au règne de la minorité blanche en Rhodésie, qui est devenue le Zimbabwe majoritaire en 1980. Le sommet de 1991 au Zimbabwe a vu le Commonwealth accroître la pression internationale pour mettre fin au système raciste d’apartheid en Afrique du Sud.
Bien avant ce sommet, les autorités de la RDC ont lancé un message aux participants notamment aux Etats – Unis et au Royaume – Uni pour faire pression sur le régime rwandais.
« La sécurité continue à se détériorer dans l’Est, fondamentalement parce que le Rwanda essaie d’occuper notre pays, riche en or, coltan et cobalt, pour son propre profit. C’est une guerre économique pour le contrôle des ressources, menée par des gangs terroristes du Rwanda », a indiqué le président de RDC, Félix Tshisekedi.
Dans un communiqué, samedi, il a appelé la communauté internationale, « en particulier les États-Unis et le Royaume-Uni », à « condamner cette invasion » et faire pression sur le président rwandais Paul Kagame pour qu’il « rappelle ses troupes qui ont envahi l’est du Congo ».
Source : Anadolu Agency