Alors que le Soudan s’enfonce dans un marasme politique et économique, 15 millions de soudanais, un nombre record, sont confrontés à une insécurité alimentaire aigue. C’est ce qui ressort d’une évaluation de la sécurité alimentaire réalisée par le programme alimentaire mondial. L’ensemble des 18 régions que compte le Soudan sont touchées par la crise alimentaire. La localité de Krink au Darfour à l’ouest du Soudan est la plus affectée avec 90% de sa population souffrant de faim selon un communiqué conjoint du programme alimentaire mondial et de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Selon les deux organisations onusiennes, si rien n’est fait, ce seront 18 millions de soudanais, soit 40% de la population du pays, qui feront face à la crise alimentaire.
Les chocs climatiques (inondations et sécheresses) et les déplacements de population contribuent à aggraver l’insécurité alimentaire, de même que les affrontements armés et les récoltes insuffisantes de cette saison.
Il est à noter que, avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, la baisse des importations et la hausse des matières premières frappent de plein fouet les populations. Alors qu’ici le blé et le pain manque cruellement, les agriculteurs quant à eux n’arrivent pas à écouler leurs récoltes. L’Etat n’a plus de moyens pour acheter leurs récoltes comme c’était le cas chaque année.
Les caisses de l’Etat sont vides, depuis le coup d’Etat du chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, en octobre dernier. Suite au coup d’état, le pays qui est l’un des plus pauvres au monde, a perdu son aide internationale, soit 40% de ses recettes.
De plus, la livre soudanaise s’est effondrée et le Soudan est asphyxié par une inflation s’élevant à 200%.
Jean Hugues Ambodo
