Ces 2 dernières décennies ont vu un renforcement sans précédent des relations entre le Maroc et les autres États africains dans une diplomatie d’initiative, audacieuse et volontariste; avec plus de 50 visites royales depuis 1999 et plus de 1000 accords de coopération.
Le Royaume du Maroc n’aurait pas pu rester indifférent à la commémoration de la 59e édition de la journée internationale de l’Afrique, ce 08 juin. Pousser par son rôle historique dans la fondation de l’unité africaine et l’orientation de son développement économique axé sur le continent, le Royaume du Maroc a convié à la Bibliothèque nationale une quinzaine de ministres des affaires étrangères et les 38 ambassadeurs accrédités dans le pays à des festivités.
Temple de culture et de mémoire, le lieu était parfait pour revenir sur le parcours de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) née dans la foulée des indépendances ; et surtout projeter le futur avec le Maroc qui entend consolider son rôle de plaque tournante du nouvel essor africain.
La fresque commémorative de cette date historique du 25 mai 1963, date de création de l’OUA va projeter le spectre de la lutte et l’engagement du Royaume, lors de la période historique de l’autodétermination; et centrer le débat sur l’autosuffisance alimentaire. Cette année, l’Union africaine (UA) a demandé, dans le cadre de la commémoration, de plancher sur le « renforcement de la résilience en matière de nutrition et de sécurité alimentaire sur le continent ; à travers le renforcement des systèmes agro-alimentaires, la santé et les systèmes de protection sociale pour l’accélération du développement du capital humain, social et économique ».
Prenant la parole pour la présentation de l’événement, sur la scène de l’auditorium principal de la Bibliothèque nationale, Soumia Bouhamidi, la Directrice Adjointe au Affaire Africaine du Maroc lancera la diffusion d’un métrage qui reviendra sur le « parcours tumultueux de l’émancipation de l’Afrique face à la colonisation, l’engagement du Maroc avec les autres États d’Afrique ; le rôle central du Royaume comme hub diplomatique, le retour du Maroc à l’UA, la solidarité marocaine vis-à-vis des autres pays africains, dans des moments difficiles comme pendant la crise sanitaire de la covid-19, ainsi que la contribution des investissements directs marocains à la création des richesses équitables sur le continent ».
La toute première allocation de la soirée sera celle du doyen du corps diplomatique accrédité au Maroc, SE Mouhamadou Youssifou, qui va préciser l’importance de transmettre le sceptre de la lutte aux nouvelles générations à travers l’évocation de la mémoire ; ainsi que la projection d’un avenir commun radieux à travers les idéaux de paix, stabilité, unité et intégration économique. « Peut-on être indépendant et souverain si on n’arrive pas à nourrir sa propre population » ? . SE Mouhamadou Youssifou va rappeler le potentiel hors norme de l’Afrique en terres arables et préciser de nombreux facteurs qui pourraient doper la productivité des sols tels que « la mécanisation, l’innovation et le désenclavement qui viendrait réduire les pertes après récoltes ». Il précisera aussi l’urgence de « fixer l’Africain sur la terre de ses ancêtres… Afin qu’il puisse nourrir le monde », martèle-t-il.
Le Maroc et l’Afrique pour l’avenir
Après le doyen du corps diplomatique, Nasser Bourita, le Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger viendra démontrer la place unique de l’Afrique dans le rayonnement diplomatique et économique du Maroc. « Ces deux dernières décennies ont vu un renforcement sans précédent de nos relations avec les autres États du continent à travers une diplomatie d’initiative, audacieuse et volontariste; avec plus de 50 visites royales depuis 1999, 1000 accords dans des domaines très variés et 12 000 étudiants africains boursiers présents au Maroc ». L’Afrique concentre à elle seule, 67 % des investissements directs étrangers marocains dans des domaines aussi variés que la finance, les BTP, l’agro-industrie et l’innovation.
Le Maroc est au cœur de la circulation des hommes, des idées et de l’intégration en Afrique. Avec 38 ambassades d’États du continent sur son sol, elle est la 3e place diplomatique sur le continent après Le Caire et Pretoria.
Le Royaume du Maroc fonde de grand espoir sur la croissance rapide du continent. « L’Afrique en dépit de ses difficultés est promise à un avenir radieux, à condition d’une prise de conscience collective », précise Nasser Bourita. « Avec 14 % de taux de rentabilité pour les investissements directs étrangers contre 07 % pour le reste du monde, l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique pour un profit partagé avec au centre la prise en compte de la dimension sociale et humaine », ajoute-t-il.
Guy Nfondop, envoyé spécial à Rabat (Maroc)