Le principal opposant sénégalais Ousmane Sonko s’est dit déterminé mardi à braver “en masse” une éventuelle interdiction de manifester mercredi avec ses supporteurs contre le rejet de sa liste aux prochaines législatives.
“Soit on nous laisse manifester et le pays sera en paix, soit il faudra tous nous arrêter”, a déclaré M. Sonko à la presse alors que sa coalition, Yewwi Askan Wi, attendait toujours la décision de l’administration d’autoriser la manifestation prévue mercredi vers 15h00 (heure locale et GMT).
Yewwi Askan Wi avait annoncé ce rassemblement contre le pouvoir avant la décision du Conseil constitutionnel de confirmer le rejet de la liste sur laquelle figurent M. Sonko et d’autres personnalités d’opposition pour les élections législatives du 31 juillet. Cette invalidation revient à écarter M. Sonko de la course.
Ce dernier a qualifié la décision de “forfaiture“. “Il y a des choses qu’on ne peut plus admettre. On se permet de piétiner la Constitution et de mettre le pays en insécurité”, a-t-il dit.
Les autorités reprochent à la liste de l’opposition l’inéligibilité d’une de ses candidates, figurant par inadvertance à la fois parmi les titulaires et les suppléants. Le Conseil constitutionnel a également invalidé une liste de la majorité présidentielle parce qu’elle manquait aux règles de parité hommes-femmes. Mais il s’agit d’une liste de suppléants et non de titulaires.
“Nous appelons les Sénégalais à sortir en masse“, a dit M. Sonko, sérieux prétendant à la présidentielle de 2024 après avoir fini troisième lors de la présidentielle de 2019.
Yewwi Askan Wi a dénoncé ces derniers jours une tentative de la part du président Macky Sall de l’éliminer des élections sous couvert de moyens légaux.
Le préfet de Dakar n’avait pas autorisé la tenue d’une manifestation de l’opposition initialement prévue pour le 3 juin, avant que ne soit connue la décision du Conseil constitutionnel. Les législatives visent à renouveler les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle.
La mise en cause de M. Sonko par la justice dans une affaire de viols présumés avait contribué en mars 2021 à plusieurs jours d’émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.