La junte militaire au pouvoir en République de Guinée a de nouveau affirmé qu’aucune marche ne sera « autorisée aussi longtemps que les garanties d’encadrement ne seront pas réunies », selon un décret lu dans les médias d’Etat, mardi dans la soirée.Les militaires au pouvoir en Guinée ont indiqué que rien ne peut justifier l’organisation des marches en cette période de transition.
Le gouvernement de transition a rappelé que de 2010 à 2021, la Guinée a connu plus de 700 marches violentes faisant des centaines de morts, dont les circonstances ne sont pas encore élucidées.
Dans le décret, le gouvernement de transition, a d’abord rappelé que « le respect des libertés publiques a toujours été sa préoccupation depuis le 05 septembre 2021 », date du coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé.
La junte a pris pour exemple « la libération des sièges de certains partis politiques, et de tous les détenus politiques, la liberté d’expression, la restitution des documents de voyage et le retour des exilés politiques ».
Dans un communiqué, lundi, l’ONU a demandé « la levée immédiate de l’interdiction des manifestations » en Guinée.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, « ces mesures violent les normes et standards internationaux en matière de droits de l’homme » et constituent un replis s’agissant de « démocratie et de l’État de droit ».
« Les mesures annoncées pour restreindre les rassemblements publics et les manifestations ne sont pas conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité », a déclaré dans un communiqué, Seif Magango, porte-parole du Bureau Afrique du HCDH.
Pour rappel, c’est le 13 mai que la junte a annoncé l’interdiction de « toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme jusqu’aux périodes de campagne électorale ».
Conakry a ainsi ordonné « aux partis politiques et aux acteurs sociaux d’organiser toutes formes de manifestations politiques uniquement au sein de leurs sièges ».
La décision a été prise deux jours après la fixation d’une durée de 36 mois pour la transition.
Source : Anadolu Agency