Une quarantaine de supplétifs de l’armée et de civils ont été tués samedi dans le nord et l’est du Burkina Faso lors de trois attaques distinctes menées par des jihadistes présumés, a appris lundi l’AFP de sources sécuritaires et locales.
L’attaque la plus meurtrière a visé les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) de la commune de Guessel dans la région du Sahel (nord), tuant “une vingtaine de personnes, dont huit VDP”, selon un de leurs responsables.
Il a ajouté que le même jour, cinq autres supplétifs et un civil ont été tués à Markoye, dans la même région, ce qu’a confirmé une source sécuritaire en parlant d’une “série d’attaques qui ont principalement visé les Volontaires”.
“Des mesures ont été prises pour (envoyer) des renforts dans la zone et la protection des populations durement éprouvées”, a-t-elle affirmé.
Dans la province de la Kompienga (sud-est) proche des frontières du Togo et du Bénin, “un convoi de civils escorté par des supplétifs de l’armée a été visé par une attaque à Namouyouri”, a indiqué une autre source sécuritaire de la région en précisant qu’une “quinzaine de civils ont été tués”.
Un habitant de la province a affirmé qu’en plus des civils, “trois supplétifs” ont également trouvé la mort lors de cette attaque. Il a lancé un appel à l’aide “pour la prise en charge d’une dizaine de personnes blessées”.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une autre attaque simultanée contre les postes de gendarmerie et de police de Faramana (ouest), près de la frontière malienne, a également fait deux blessés parmi les forces de sécurité, selon une source sécuritaire.
Le Burkina Faso est la cible d’attaques jihadistes depuis 2015, perpétrées par des mouvements armés dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, et qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.
Si le nord et l’est du pays concentrent la majorité des attaques jihadistes, certaines régions de l’ouest sont également touchées par des violences, de manière moins régulière.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être inefficace face à la violence jihadiste, a assuré vouloir faire de la question sécuritaire sa “priorité”.
Après une relative accalmie les semaines suivant sa prise de pouvoir, le régime militaire de M. Damiba fait face à une recrudescence d’attaques de jihadistes présumés qui ont fait plus de cent morts, civils et militaires.
Il y a une semaine, l’armée burkinabè a annoncé dans un communiqué avoir “neutralisé” au moins cinquante “terroristes” en ripostant à une embuscade dans le nord-ouest et lors d’une opération dans le sud-ouest.
Début avril, le chef de l’Etat a annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes jihadistes locaux pour tenter d’enrayer les violences.