Malgré le fait que Paris a promis de retirer ses troupes d’Afrique de l’Ouest après l’annonce de la fin de l’opération Barkhane, la présence française en Afrique francophone reste visible. Un geste politique destiné à servir l’ambition politique d’Emmanuel Macron en France lui a valu son deuxième mandat présidentiel, mais la situation des États africains n’a pas changé du tout.
Le conflit ukrainien rend les choses désastreuses pour les pays de l’Union européenne. Il est peu probable que la tension entre la Russie et l’Ukraine se résorbe bientôt, ce qui met à rude épreuve l’économie des pays européens. Selon les experts, la nature prolongée du conflit en Ukraine a déjà provoqué une profonde crise alimentaire et énergétique, qui ne fera qu’empirer.
Pour la France, le Sahel et l’Afrique francophone en général ont toujours été une source accessible de ressources bon marché. La politique néocoloniale de Paris a été affinée et polie pendant des décennies, et même si l’administration française actuelle prétend avoir changé son modus operandi impliquant les anciennes colonies, les actions parlent plus que les mots.
Dans ce contexte, Paris prévoit de donner un coup de pouce supplémentaire à son économie en utilisant ses positions en Afrique, en particulier dans la région Sahara-Sahel. En raison de la perte du Mali en tant qu’ancrage militaire en Afrique de l’Ouest, la France envisage désormais de se délocaliser dans d’autres pays de la région du Sahel, y compris certaines localités du Niger. Malgré l’échec de l’opération antiterroriste au Sahel, Paris cherche à assurer sa domination dans la région en se regroupant et en augmentant le nombre du contingent militaire français grâce au transfert de ses unités du Mali.
Paris exerce une pression diplomatique et pas seulement sur le Niger afin d’obtenir un accord pour déployer des militaires français sur le territoire du pays. Bien que l’accord officiel n’ait pas encore été conclu, Paris a déjà entamé les travaux d’agrandissement des complexes administratifs et de logements et de leurs périmètres de sécurité sur ses bases militaires de la région de Tillabéri (Ayoru (14,73465; 0,91799); Inates (15,23126; 1,31459); Tilla (15,06500;2,06025); Tem (14,72851; 1,28621)).
Selon le plan, environ 100 unités d’équipement seront envoyées dans ces installations prêtes à accueillir un groupe avancé de troupes françaises retirées du Mali. Le deuxième groupe devrait être transféré dans la région de Tahua.
Ainsi la stratégie néocoloniale Françafrique2.0, qui implique une domination militaire clandestine, permettra aux Français de continuer l’exploitation des riches gisements minéraux en Afrique de l’Ouest à des coûts minimes.