Plusieurs attaques ont été menées par des « assaillants non identifiés », appelés localement « bandits » qui sévissent dans le nord-ouest et le centre du pays.
Au moins trente-quatre personnes, dont deux soldats, ont été tuées dimanche 20 mars par des hommes armés au cours de plusieurs attaques menées au Nigeria, ont déclaré mardi les autorités locales.
« Deux militaires figurent parmi les trente-quatre personnes tuées » dans les attaques menées par des « assaillants non identifiés » dans quatre villages situés dans la zone de Kaura, a déclaré le commissaire à la sécurité intérieure de l’Etat de Kaduna, Samuel Aruwan.
Une personne est portée disparue et sept autres ont été blessées dans ces attaques survenues dans les localités de Tsonje, Agban, Katanga et Kadargo, a précisé M. Aruwan sur Facebook. Plus de 200 maisons et une trentaine de commerces ont été incendiés pendant les violences, selon les autorités.
« Le gouvernement travaille sans relâche avec les forces de sécurité pour rétablir l’ordre dans la région », a assuré M. Aruwan. Le gouverneur de l’Etat de Kaduna, Nasir Ahmad El-Rufai, cité par M. Aruwan, a appelé les citoyens à « coopérer avec les agences de sécurité », en respectant notamment le couvre-feu instauré dans la zone.
Insécurité généralisée
Ces violences sont les dernières en date imputées à des gangs lourdement armés, appelés localement « bandits », qui sévissent dans le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé d’Afrique, où ils pillent, kidnappent et tuent les résidents. Dimanche, le même jour, seize villageois ont également été tués dans une attaque dans l’Etat voisin de Zamfara.
Deux semaines plus tôt, cinquante-sept membres d’une milice d’autodéfense ont été tués dans des affrontements avec un groupe criminel dans l’Etat de Kebbi, dans le nord-ouest du pays. Dans la foulée, le président Muhammadu Buhari s’était dit « choqué par ce niveau extrême de criminalité ».
Début janvier, plus de 200 personnes ont perdu la vie dans des attaques dans l’Etat de Zamfara. Le président avait alors déjà appelé à une répression plus dure de l’armée contre les gangs, récemment désignés comme « terroristes » par le gouvernement. L’ancien général de l’armée, âgé de 79 ans, est très critiqué pour son incapacité à enrayer l’insécurité généralisée dans le pays.
Outre la lutte contre le banditisme, l’armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est en proie à une insurrection djihadiste depuis plus de dix ans et dans le sud-est agité par des mouvements séparatistes. Selon des analystes, les possibles alliances entre les bandits et les djihadistes du nord-est sont une source d’inquiétude croissante.
Ces bandits opèrent depuis des camps cachés dans une vaste forêt à cheval sur les Etats de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger. Pour se protéger, de nombreux villages ont constitué des groupes d’autodéfense, soutenus par le gouvernement. Mais certains ont été bannis de plusieurs Etats après des accusations d’exactions et d’exécutions extrajudiciaires.
Source: Le Monde