Gabon: l’opposition hésite sur la stratégie à adopter pour la présidentielle de 2023

STEVE JORDAN / AFP Le leader de l'opposition gabonaise, Jean Ping, à Libreville le 15 avril 2017.

Au Gabon, le parti d’opposition Réagir a estimé ce week-end qu’aucune formation politique ne pouvait vaincre seule le pouvoir à la présidentielle de 2023. Le chef de l’État, en poste depuis 2009, peut se représenter, même s’il ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat. En tout cas, Réagir s’est dit prêt à engager des discussions avec le reste de l’opposition, tout en prônant la création d’un front uni, comme en 2016.

En six ans, le paysage politique a changé, tout comme les règles du jeu. Plusieurs courants traversent l’opposition sur l’attitude à adopter pour 2023. Certains estiment que les jeux sont faits en faveur d’Ali Bongo et que le boycott constitue la seule voie. « Ça avait été le choix de Jean Ping aux législatives de 2018. Mais ça avait divisé les gens », indique un observateur.

La plupart des partis semblent donc pencher vers une participation. Sauf que le Gabon est revenu à un scrutin à deux tours. La question d’une union sacrée avant l’élection ou dans l’entre-deux tours se pose donc.

« Cette réforme change la stratégie. Le système à un tour imposait une candidature unique à l’opposition. Une large union augmentait les chances. Mais désormais, mieux vaut que les partis s’accordent pour un désistement au second tour », confie un responsable politique. Selon un autre opposant, les poids lourds devraient se lancer, quitte à être éliminés au premier tour, car « les militants peuvent accepter la sanction des urnes. Un ralliement au second tour réduira leur sentiment d’injustice », dit-il.

Peur d’une élection conclue en un tour
Mais tout le monde n’est pas sur la même ligne. Un autre responsable politique plaide pour un rassemblement massif dès le début du scrutin. « Le pouvoir fera tout pour qu’il n’y ait pas de second tour. Si les voix sont dispersées, le clan présidentiel s’accordera une majorité absolue dès le départ », selon lui. Pour l’instant, les partis d’opposition ont des contacts, mais certains plaident pour la création d’un cadre de dialogue afin de trancher sur la stratégie à adopter.

 Source: Rfi