En RDC, se dirige-t-on vers des élections hors délais constitutionnels ? C’est en tout cas ce que dit vouloir éviter Denis Kadima, président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Après des démarches auprès de la présidence et du gouvernement, il a été reçu, lundi 7 mars, par les présidents des deux chambres du Parlement.
À l’Assemblée nationale comme au Sénat, Denis Kadima passe le même message. Pour le président de la Céni, le temps presse et une étape clé doit être franchie rapidement. « Il y a par exemple une proposition de loi. Nous allons l’analyser à notre niveau et discuter avec l’Assemblée nationale. Nous espérons que durant cette session du mois de mars, les discussions vont avoir lieu. On devait avancer jusqu’au point d’avoir les réformes. Parce que les réformes ont un impact sur les opérations. Le plus tôt c’est fait, mieux ça vaut ».
D’ici-là, il faudra poser par exemple sur la table l’option d’une présidentielle à 1 ou 2 tours et trancher sur l’enrôlement des électeurs au moment du recensement de la population. Des propositions qui peuvent provoquer le report des élections.
Denis Kadima a déjà évoqué ces contraintes sur la feuille de route de la Céni. Des centaines d’organisations s’en inquiètent, comme la Nouvelle Société civile congolaise de Jonas Tshiombela. « Au chef de l’État de prendre l’initiative de la recherche du consensus autour de ces contraintes avec toutes les parties prenantes. Nous appelons la population à plus de mobilisation pour que, quand le moment viendra, la pression citoyenne au rendez-vous, nous puissions obtenir les élections dans les délais constitutionnels. Nous ne pouvons pas accepter que ce qui s’est passé en 2018 se reproduise en 2023 comme si nous n’avons pas tiré les leçons ».
La société civile et l’opposition attendent cette nouvelle étape cruciale pour définir les règles du jeu. Une opposition qui continue de contester l’équipe dirigeante de la Céni et qui estime que la Cour constitutionnelle est aux ordres du pouvoir.
rfi