La journée de mercredi 12 janvier a été consacrée à l’audition des experts et à la projection d’une reconstitution. Trois experts se sont présentés devant le tribunal pour livrer les résultats de leurs examens sur les restes du président et ses douze compagnons assassinés en 1987, restes exhumés au cimetière de Dagoen en mai 2015. Les ADN prélevés n’étaient pas exploitables vu l’état de dégradation des corps, mais des anneaux, des cartes d’identité et cartes militaires retrouvées sur les restes ont facilité l’identification des victimes, selon les experts.
Selon les experts, la profondeur de la tombe du président Thomas Sankara était de 45 cm. Quant à celles des autres victimes, les profondeurs étaient comprises entre 22 et 58 cm. « Dans aucune tombe nous n’avons trouvé un os long entier. La structure osseuse de la tête était devenue très friable » souligne le professeur Robert Soudré.
Plusieurs orifices ont été constatés sur les vêtements du président Thomas Sankara. Et ces trous étaient principalement situés au niveau de la poitrine, du ventre, sous les aisselles et au dos. Aucun membre inférieur n’a été touché selon les résultats de l’expertise.
Selon le commissaire divisionnaire de police Missa Millogo, spécialiste des scènes de crime, des munitions pour des fusils d’assaut comme les Kalachnikovs, les fusils mitrailleurs et des pistolets semi-automatique ont été retrouvés dans la tombe.
« Il y a avait des traces de brûlures sur les vêtements du président Thomas Sankara, ce qui signifie l’utilisation des balles traceuses par les assaillants » fait savoir l’expert Millogo.
Les accusés, témoins ou familles des victimes, ont pu assister à la reconstituions de l’assaut au cours duquel le président Thomas Sankara et ses douze compagnons ont été abattu. Dans le film, chaque acteur a retracé son parcours et expliqué le rôle qu’il a joué ce 15 octobre 1987.
Le procès reprend le lundi 24 janvier prochain avec les plaidoiries des avocats des parties civiles.