Le Cameroun s’échauffe avant l’ouverture de la CAN

“N’oubliez pas que nous, les Camerounais, sommes les hommes de la dernière minute”, lâche dans un éclat de rire Simon Atangana, un ex-footballeur international et aujourd’hui membre du Collectif des anciens Lions indomptables.

 

Cette association installe l’une des “fan-zones” de la capitale Yaoundé pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui s’ouvre dimanche au Cameroun après un report en 2021, pour cause de Covid, à une période où le pays n’était pas prêt.

Des restaurants, plusieurs écrans géants, des boutiques et plus de 15.000 personnes attendues les jours de match de l’équipe nationale… Mais quatre jours avant le début de la compétition, l’espace est encore vide.

“Bien sûr que tout sera prêt ! Cette CAN va être une immense fête et cette image sera gravée dans le monde entier”, assure M. Atangana.

La température monte lentement à Yaoundé et la compétition phare du continent africain commence à être sur toutes les lèvres. Cinquante-deux matches sont prévus entre le 9 janvier et le 6 février. Le match d’ouverture opposera le Cameroun au Burkina Faso.

Restrictions sanitaires
Carrefour Warda, en plein centre-ville, les vendeurs de maillots et de vuvuzelas accostent les passants et font résonner leur instrument au milieu d’un concert de klaxons.

“Tu veux un drapeau ? Un chapeau ?”, lance au passager d’une voiture Arnaud Medja, 29 ans, vêtu de la tête aux pieds de vert, jaune et rouge, les couleurs nationales.

“Les affaires ne marchent pas encore comme je veux, mais j’ai confiance. Ca met juste plus de temps que prévu. Ce sont les règles sur le Covid qui sont venues freiner les ardeurs”, confie-t-il à l’AFP.

La Confédération africaine de football a établi un protocole très stricte pour se rendre dans les stades et éviter une explosion des cas liée à l’émergence du variant Omicron : avoir un test PCR négatif de moins de 72 heures, respecter une jauge de remplissage à 60% (montée à 80% quand les Lions indomptables joueront) et avoir un cycle complet de vaccination dans un pays où seulement 6% de la population âgée de plus de 18 ans est vaccinée, selon les derniers chiffres du ministre de la Santé.

De nombreuses sélections engagées dans la compétition, comme le Sénégal, la Gambie et même le Cameroun, sont déjà touchées par le virus au sein de leurs effectifs.

“Bien sûr que je vais aller au stade!”, affirme Abdoulay qui vend de l’eau sur le marché central de Yaoundé. “Il faut se faire vacciner ? Alors je n’irai pas”, se reprend-il rapidement.

“Le corona, il n’y a pas ça au Cameroun. Et le vaccin, on n’en veut pas ici. On ne sait pas ce qu’il y a dedans, et les vaccinés attrapent quand même la maladie”, assure-t-il.

Sur le marché, des centaines de Camerounais se pressent autour des étals des marchands. Pas un ne porte le masque. Les musiques de tout genre, camerounaises et internationales, s’échappent des enceintes dans un vacarme étourdissant.