Au Burkina Faso, des acteurs de la société civile et membres de la coalition d’organisations ayant appelé à la marche de samedi dernier sont depuis, ce jeudi 2 décembre, à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Ils sont notamment accusés d’atteinte à la sûreté de l’État et destruction de biens publics.
En plus de l’arrestation lundi dernier de Mamadou Drabo, secrétaire exécutif du mouvement Sauvons le Burkina Faso qui avait appelé à marcher samedi dernier, d’autres acteurs de la société civile ont aussi été interpellés, dont Hervé Ouattara, issu de la coalition d’organisations qui protestent contre l’augmentation de l’insécurité dans le pays.
Présentés jeudi devant le procureur du tribunal de grande instance de Ouagadougou, les deux hommes, d’après l’avocat Prosper Farama, ont été inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État, trouble à l’ordre public, organisation de manifestation illégale et destruction de biens publics avant d’être envoyés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou.
Samedi dernier, quelques centaines de personnes étaient sortis dans la rue, malgré l’interdiction de la marche. La mobilisation s’était transformée en affrontements avec les forces de l’ordre, suivis d’acte de vandalisme, particulièrement au bureau d’état-civil de la mairie.
Arrestations injustes
Suite à l’arrestation de ses collègues, Valentin Yamkoudougou, porte-parole du mouvement Sauvons le Burkina Faso, dénonce « une traque » des acteurs de la société civile. « Nous sommes en train de nous organiser pour exiger la libération immédiate des acteurs de la société civile qui ont été arrêtés injustement depuis cette marche annoncée la semaine passée », rajoute-t-il.
Interrogé sur l’appel à la démission du président Roch Marc Christian Kaboré, il indique que « les consultations se poursuivent mais jusque là, ce mot d’ordre est maintenu ».
Selon le mouvement, son secrétaire Mamadou Drabo, actuellement détenu à la Maco, aurait entamé une grève de la faim depuis son arrestation.
Source: Rfi