Au Soudan, la rue reste déterminée à faire tomber la junte militaire

Des dizaines de milliers de Soudanais ont manifesté à travers le pays, jeudi 25 novembre, pour dénoncer tout accord avec les généraux. Le retour du premier ministre, Abdallah Hamdok, n’a pas apaisé les manifestants.

 

Sur une banderole pixélisée, le visage moustachu d’Abdallah Hamdok, premier ministre soudanais, côtoie la mine souriante d’Aung San Suu Kyi, l’icône birmane qui avait fait le pari d’une collaboration avec la junte militaire, avant d’être renversée par un coup d’Etat. « Apprenons de l’exemple birman », lit-on en bas de la bâche plastifiée, déployée en tête de cortège dans le quartier populaire de Diyum, au sud de Khartoum.

A l’appel des comités de résistance, de nombreux partis politiques et organisations de la société civile, une nouvelle « marche du million » s’est élancée jeudi 25 novembre pour commémorer la mort des quarante-deux « martyrs » de la révolte contre le coup d’Etat mené un mois plus tôt par le général Abdel Fattah Al-Bourhane.

L’occasion également d’exprimer leur rejet de l’accord, signé dimanche 21 novembre, entre le chef de la junte militaire et Abdallah Hamdok, de retour à son poste après un mois d’assignation à résidence. Le pacte a permis aux généraux putschistes de s’attirer les bonnes grâces de la communauté internationale, tout en conservant leur mainmise sur le pays.