La communauté internationale est à nouveau à Paris pour exprimer son soutien à la transition en Libye, à moins de six semaines d’un scrutin présidentiel aux contours incertains. Coprésidée par la France, la Libye, l’Allemagne, l’Italie et l’ONU, cette conférence est organisée au moment où les tensions grandissent au sein même des autorités intérimaires libyennes.
Pour les parrains de cette conférence, la priorité est d’éviter un report du scrutin ou une contestation des résultats. Car de Tripoli à Tobrouk, les appétits des adversaires politiques s’aiguisent à l’approche de la présidentielle. Ceux qui craignent d’être mis hors-jeu se font plus que jamais entendre.
Le processus de réconciliation initié en 2020 par la communauté internationale s’essouffle. Pour éviter de déboucher sur un nouveau conflit comme cela avait été le cas à l’issue du vote de 2014, la communauté internationale compte appeler les Libyens à s’engager pour un scrutin transparent et le plus inclusif possible.
Le premier objectif pour le président français, c’est de revenir sur la scène libyenne et de tenter une médiation importante après les échecs à répétition de la diplomatie française.
Jeudi 11 novembre, le camp de l’est, celui de Khalifa Haftar, a annoncé qu’il avait décidé de faire partir un premier groupe de 300 mercenaires et combattants étrangers, ajoutant le faire à la demande de la France. Dans leur communiqué, les représentants de l’ANL affirment que ces départs se feraient en coordination avec leurs pays et la mission d’appui de l’ONU en Libye. Les nationalités des combattants concernés n’ont pas été précisées.
Pas de présence des présidents turcs et algériens
Un des autres objectifs de la conférence est d’impliquer les pays voisins et ceux ayant une présence dans le pays. Le Tchad et le Niger, deux pays voisins de la Libye confronté comme elle à l’instabilité et l’insécurité sont conviés, pour la première fois, à cette nouvelle conférence internationale sur la Libye qui se tiendra au niveau des chefs d’états et de gouvernements. Une invitation a également été adressée à un autre pays voisin, l’Algérie, mais le président Tebboune, ne participera pas. Il sera représenté.
Autre bémol, le refus du président turc de venir à Paris prétextant la participation de la Grèce. En revanche, les ministres russes des Affaires étrangères et de la Défense feront le déplacement. Une rencontre avec leurs homologues français est prévue. Ankara et Moscou sont les deux acteurs majeurs et possèdent le plus grand nombre de combattants sur place.
Les participants adopteront une déclaration qui devrait aider les Libyens à aller au bout du processus politique, un processus « irréversible » selon Paris.
Source: Rfi