Trois Algériens ont été tués lundi au Sahara occidental dans un bombardement attribué au Maroc et ayant pris pour cible des camions faisant la liaison entre la Mauritanie et l’Algérie, a affirmé mercredi l’agence officielle de presse algérienne APS.
C’est un événement qui ne risque pas d’atténuer les relations déjà tendues entre l’Algérie et le Maroc. L’Algérie a annoncé mercredi 3 novembre la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement qu’elle attribue au Maroc, au Sahara occidental, un territoire au cœur de vives tensions entre les deux frères ennemis du Maghreb.
L’agence officielle de presse algérienne APS, citant un communiqué de la présidence algérienne, a affirmé que “trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla”.
Selon elle, “plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat”.
Longue de quelque 3 500 kilomètres, la route reliant Nouakchott à Ouargla, dans le Sud algérien, longe le Sahara occidental.
“Leur assassinat ne restera pas impuni“
Le communiqué algérien n’a pas précisé l’endroit exact où le bombardement a eu lieu mais Akram Kharief, patron du site spécialisé Mena défense, a indiqué à l’AFP que “les camionneurs algériens ont été tués à Bir Lahlou au Sahara occidental”.
“Leur assassinat ne restera pas impuni”, affirme la présidence algérienne dans son communiqué en rendant hommage aux “trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’État“.
À la suite de premières informations sur cet incident publiées mardi sur les réseaux sociaux, l’armée mauritanienne a démenti dans un communiqué qu’une telle attaque se soit produite en territoire mauritanien.
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un “territoire non autonome” par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par l’Algérie.
Les tensions se sont accrues récemment, culminant avec la rupture par l’Algérie de ses relations diplomatiques avec son voisin, fin août.
La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Rabat contrôle près de 80 % de ce vaste territoire désertique au riche sous-sol et bordant des eaux poissonneuses alors qu’Alger soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, qui avait été prévu lors de la signature d’un cessez-le feu en 1991.
Les indépendantistes sahraouis ont rompu le 13 novembre 2020 la trêve avec le Maroc, après le déploiement de forces marocaines dans une zone tampon au Sahara occidental.
Le conseil de sécurité de l’ONU a appelé la semaine passée les “parties” au conflit du Sahara à reprendre les négociations “sans préconditions et de bonne foi“, en votant une résolution prolongeant d’un an la mission Minurso dans la région.