L’ancien président Charles Taylor attaque le Liberia en justice pour « non-paiement de sa retraite »

L’ancien président du Liberia, Charles Ghankay Taylor lors de sa comparution en appel au Tribunal spécial pour la Sierra Leone de La Haye (Pays-Bas), le 26 septembre 2013. KOEN VAN WEEL / AFP

Dans sa plainte déposée par la Cour de justice de la Cédéao, l’ancien président affirme que l’action du gouvernement constitue « une violation de ses droits humains ».

L’ancien président libérien Charles Taylor, condamné à 50 ans de prison pour crimes contre l’humanité pour son rôle pendant la guerre civile en Sierra Leone, a déposé plainte contre le Liberia pour « non-paiement de sa retraite », rapporte un communiqué de presse publié, lundi 25 octobre, par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), auprès de laquelle la plainte a été déposée.

« Dans sa plainte, l’ancien président affirme que l’action du gouvernement [soit le refus du paiement de sa retraite] constitue une violation de ses droits humains », est-il écrit dans le communiqué de presse. La Cour précise qu’aucune date d’audience n’a encore été fixée.

Joint par l’Agence France-Presse (AFP), Adama Dempster, secrétaire général de la Plateforme de la société civile pour la défense des droits humains au Liberia, a déclaré que Taylor « n’a pas été condamné pour des crimes commis au Liberia, donc cela n’affecte pas ses droits ici ». « Je pense qu’il devrait recevoir ce que la loi prévoit pour lui », a ajouté M. Demspter.

Condamné pour avoir aidé et encouragé une campagne de terreur
Charles Taylor, condamné en 2012 à 50 ans d’emprisonnement pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre civile (1991-2002) en Sierra Leone voisine, purge sa peine dans une prison britannique.

Cet ex-chef de guerre devenu président du Liberia (1997-2003) a été condamné pour avoir aidé et encouragé une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone en fournissant armes, munitions et autres aides logistiques au Front révolutionnaire uni (RUF) en échange de diamants.

Il n’a, en revanche, pas été inquiété pour les atrocités commises dans son propre pays pendant la guerre civile (1989-2003).

 Source: Le Monde