Au moins seize civils ont été tués en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), dans deux attaques menées par des milices, a-t-on appris auprès d’un groupe d’experts internationaux et de l’armée.
“Au moins 14 civils ont été tués ce matin (vendredi) à Gina lors d’une incursion des Codeco-URDPC et ALC“, a indiqué sur Twitter le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).
Ces groupes ont également attaqué la localité de Nizi, a ajouté le KST, initiative conjointe de l’ONG Human Rights Watch (HRW) et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) rattaché à l’Université de New York.
“L’attaque a duré plusieurs heures, de 04H00 (02H00 GMT) jusque vers 11H00 (09H00 GMT), lorsque les Forces armées de la RDC ont pu reprendre le contrôle de ces deux localités“, a précisé à l’AFP un des experts qui n’a pas voulu être cité.
Avant cette attaque, le village de Gina, situé dans le territoire de Djugu et habité majoritairement par les membres de la communauté Hema, était contrôlé par des militaires congolais.
L’attaque a été menée conjointement par la Coopérative pour le développement du Congo-Union des révolutionnaires pour la défense du peuple congolais (Codeco-URDPC) et le groupe “Armée de libération du Congo”(ALC), une autre milice.
Dans l’attaque de la localité de Nizi repoussée par l’armée, ces miliciens “ont tué deux civils dans leur fuite”, selon le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri. La société civile locale dresse “un bilan de quatre civils tués”, a déclaré son président, Ngadjole Asani.
Dans la même zone, un véhicule de Médecins sans frontières (MSF) a été la cible de tirs d’hommes armés, a annoncé l’ONG dans un communiqué.
Le groupe armé Codeco prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu en Ituri, province marquée par de forts antagonismes entre ethnies. Ce groupe s’est scindé en plusieurs factions rivales.
La province aurifère de l’Ituri a replongé dans un cycle de violences depuis fin 2017 avec l’avènement de la milice Codeco.
Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées depuis le 6 mai sous état de siège, une mesure exceptionnelle pour lutter contre les groupes armés. Les autorités civiles y ont été remplacées par des officiers de l’armée et de la police.
Source: Voa Afrique