En Centrafrique la population dit « Stop MINUSCA »

Encore une action « Stop MINUSCA » a eu lieu dans la capitale centrafricaine le 26 octobre 2021 au quartier PK-16. De nombreux habitants sont sortis avec des pancartes ayant des inscriptions «Stop MINUSCA » pour bloquer la circulation des voitures des casques bleus. De telles manifestations se sont récemment répandues dans toute la République centrafricaine pour dénoncer plusieurs crimes de la MINUSCA. Ainsi, les gens expriment leur mécontentement face à la mission onusienne, qui ne fait rien pour protéger la population civile des rebelles.

La campagne « Stop MINUSCA » a débuté en juillet 2021 ayant le but de bloquer le passage des camions de la MINUSCA et a ensuite été reprise par de nombreuses villes comme Bria, Bossangoa, Mbaïki, Lobaye et bien d’autres. Les gens, choqués par les informations de plus en plus nombreuses faisant état d’accidents mortels causés par des casques bleus, ont ainsi décidé d’exprimer leur colère à l’égard de la MINUSCA et d’empêcher la circulation de leurs véhicules qui sèment la mort.

Il convient de rappeler qu’en mai 2021 le centrafricain Selo Azos, âgé de 37, a été percuté à mort par les casques bleus tanzaniens de la MINUSCA, au village Gbambia, à 3km de la ville d’Amadagaza, une localité située dans la préfecture de Mamberé-Kadéi à l’ouest de la République centrafricaine. Encore un accident mortel causé par un véhicule de la Mission sur des conducteurs de taxi-motos s’est produit dans le 5ème arrondissement de Bangui en juillet 2021. Et ce ne sont pas les seuls exemples, les conducteurs des véhicules onusiens de la MINUSCA sont à l’origine de beaucoup d’accidents mortels de circulation routière dans le pays. Dans le même temps, il est typique pour les casques bleus de quitter les lieux du crime et de proposer aux proches des victimes des sommes ridicules pour le silence.

Les accidents mortels ne sont pas la seule cause de mécontentement populaire contre le MINUSCA. Les casques bleus ont déjà été accusés à plusieurs reprises de complicité avec des groupes armés. Alors que les rebelles tuent, pillent et violent la population civile, la MINUSCA reste indifférente. Les Centrafricains estiment que les casques bleus ont une coopération mutuellement bénéfique avec les rebelles : fournir des munitions et des armes en échange de diamants. De nombreux témoignages attestent que les rebelles utilisent des mines et des armes de fabrication européenne et que les principales bases de la MINUSCA se trouvent dans des zones minières.

Les gens ne se sentent pas en sécurité quand il y a des casques bleus dans leurs villes, donc avec l’aide de l’action « Stop MINUSCA », ils empêchent leur mouvement et exigent de quitter la Centrafrique.