Les forces de sécurité soudanaises ont multiplié mercredi les arrestations de militants et manifestants pour tenter d’en finir avec l’opposition au coup d’Etat du général Abdel Fattah al-Burhan. En fin de journée, elles affrontaient toujours des manifestants décidés à maintenir les barricades de leur « grève générale ».
Dans tous les quartiers de Khartoum, les soldats poursuivent leurs raids sur les barricades et la population civile. À Oumdurman, ou dans le quartier de Burri, des patrouilles armées n’ont pas hésité à ouvrir le feu mercredi pour disperser par la force les attroupements. De nombreux militants sont traqués, passés à tabac, humiliés par les forces armées. Dans les rues, on retrouve à la fois des soldats de l’armée régulière mais aussi des miliciens des Forces de soutien rapide, les unités paramilitaires sous les ordres de Mohammed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemeti.
Plusieurs sources confirment que des soldats de Gibril Ibrahim et Mini Arko Minnawi sont également de sortie. Ces deux anciens chefs rebelles avaient accédé à des positions politiques – respectivement ministre des Finances et gouverneur du Darfour – après avoir signé les accords de paix de Juba. Aujourd’hui, ils ont pris la tête d’une faction politique nouvelle qui reconnaît le coup d’État militaire de Abdel Fattah al-Burhan.
Les arrestations d’opposants ne cessent pas. Des figures de la société civile, des militants ou des journalistes sont détenus dans des lieux inconnus. Beaucoup y voient la main de Hemeti. Ses deux frères ont récemment effectué des visites en Russie, aux Émirats et en Israël et bénéficieraient de technologies de pointe permettant de traquer les opposants. Hemeti est resté particulièrement silencieux depuis lundi, mais il joue un rôle central dans ce coup de force.
Source: Rfi