Le Nigeria est le premier pays d’Afrique à se doter d’une monnaie numérique, baptisée le e-naira. Le président Muhammadu Buhari a lancé en personne la devise virtuelle, ce lundi 25 octobre, depuis le palais présidentiel d’Aso Rock, à Abuja. Le chef de l’État a notamment estimé que le e-naira pourrait contribuer au PIB nigérian à hauteur de 29 milliards de dollars dans les dix prochaines années.
La monnaie numérique lancée par la Banque centrale du Nigeria est porteuse de grands espoirs pour l’économie du pays, disent les autorités. Selon le président Muhammadu Buhari, le e-naira contribuera « à augmenter les envois de fonds, à favoriser le commerce trans-frontalier (…) à rendre la politique monétaire plus efficace » et même faciliter le versement d’aides sociales aux citoyens bénéficiaires.
Quatre ans de travail
Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria a salué ce lundi ce nouveau système de paiement, « parmi les plus avancés du monde et certainement le plus en pointe d’Afrique ». Il aura fallu quatre ans de travail à l’institution pour lancer le e-naira avec la promesse de faciliter l’inclusion bancaire et la transition de nombreux Nigérians vers l’économie formelle. Les transactions en e-naira devraient même à terme être possibles sans accès à l’internet.
Freiner l’usage du bitcoin
Avec cette devise numérique, l’état nigérian espère bien voir ses recettes fiscales s’accroître, tout en mettant un frein à l’usage des cryptomonnaies, telles que le bitcoin, qui échappent à toute régulation étatique. Pour encourager l’utilisation du e-naira, l’accès à la plateforme dédiée et aux transferts restera gratuit pendant les trois prochains mois.