Des propos attribués au Président français Emmanuel Macron sur l’Algérie ont provoqué une crise entre les deux pays. Alger a interdit le survol de son espace aérien aux avions militaires français. Serait-ce également une manière pour les Algériens, chantres d’une “solution politique“, de se démarquer de l’approche française au Mali?
Cette nouvelle crise entre Alger et Paris cacherait-elle des tensions d’ordre géopolitique au Sahel? La décision des autorités algériennes d’interdire, dimanche 3 octobre 2021, le survol de l’espace aérien aux avions militaires français est inédite. Aucune mesure d’une telle ampleur n’avait été imposée par l’Algérie lors des précédents accès qui surviennent cycliquement entre les deux pays. Surtout que les deux États entretiennent une collaboration intense en matière de sécurité et de lutte antiterroriste.
“Rester prudent”
Contacté par Sputnik, Ahmed Mizab, expert en stratégie et en sécurité, se montre toutefois prudent en l’absence d’une confirmation officielle des autorités algériennes.
“Nous constations qu’à l’heure actuelle il n’y a eu aucun communiqué officiel du gouvernement algérien qui fait part de cette interdiction de survol de l’espace aérien aux appareils militaires français. Pour l’heure, nous n’avons lu que des comptes-rendus dans la presse française. À mon avis, l’Algérie est en train d’étudier une série de mesures qu’elle imposera dans le cadre de cette affaire. Il est donc trop tôt pour parler de fermeture de l’espace aérien algérien car il y a de nombreuses contradictions. Il est préférable d’attendre une réaction officielle de l’État algérien”, explique l’expert.
En janvier 2013, l’Algérie avait ouvert son espace aérien aux avions militaires français engagés dans l’opération Serval au Mali. L’information avait été rendue publique par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères. Ahmed Mizab note que cette autorisation de survol des avions militaires français ainsi que l’approvisionnement en carburant et en eau par l’armée algérienne à la frontière avec le Mali ont “été utilisés à des fins politiques par certaines parties françaises”. Le fait de rendre publiques ces informations visait, selon lui, à provoquer des réactions négatives de l’opinion publique algérienne.