Alors que le président tunisien a renforcé ses pouvoirs et prolongé le gel de l’Assemblée, des centaines de personnes sont descendus dans la rue ce dimanche 26 septembre pour faire part de leur rejet de ces mesures. Un rassemblement plus important que celui de la semaine précédente.
Entrées filtrées, drones tournoyant au-dessus du lieu de rassemblement et effectifs policiers en très grand nombre, l’avenue Bourguiba était ce dimanche sous haute surveillance.
Brandissant la Constitution le plus haut possible, ces protestataires nous expliquent les raisons de leur présence à ce rassemblement dit « anti-coup d’État ». « Cette Constitution protège notre pays et la légalité constitutionnelle. Nous ne voulons pas de ce coup d’État. J’avais voté pour Kaïs Saïed, mais maintenant je suis opposé à ce qu’il est en train de faire », lance un manifestant. « Le président se prend pour un dieu tout puissant. Il légifère. Il est aussi à la tête du système judiciaire. Nous ne voulons pas de cela pour la Tunisie », poursuit un autre.
Dans la foule cette semaine se trouvaient d’anciens soutiens du président désillusionnés, mais aussi un peu plus de femmes et de jeunes. Et encore beaucoup de partisans d’Ennahdha, le parti islamiste, en pleine déflagration depuis que le président a gelé l’Assemblée.
En plus de slogans hostiles à l’homme fort de Carthage, les manifestants s’en sont pris fréquemment à des puissances étrangères, comme l’Égypte ou les Émirats, accusés selon eux de soutenir le coup de force du président. « Ce président est un traître, il a vendu le pays. C’est un putschiste qui a trahi la Tunisie », affirme un protestataire.
« France, dégage ! », pouvait-on aussi entendre ce dimanche après-midi à Tunis de la part de manifestants convaincus que Paris soutient l’accaparement des pouvoirs par Kaïs Saïed.
Source: Rfi