Les manifestations annoncées ce mercredi à Kinshasa et dans plusieurs autres villes par la coalition Lamuka sont interdites. Dans la capitale, le gouverneur a évoqué entre autres raisons le risque de la propagation du Covid-19, mais aussi la rentrée parlementaire qui interviendra ce même mercredi. De son côté, la principale force de l’opposition rejette ses raisons et maintient ses marches pour notamment exiger ce qu’elle appelle la dépolitisation de la Céni. À côté de Lamuka, le parti NOGEC, proche de Joseph Kabila, a également appelé à manifester pour les mêmes raisons.
Pour la coalition Lamuka, dépolitiser la Commission électorale nationale indépendante (Céni) signifie sortir du bureau de la centrale électorale tous les délégués des partis politiques pour ne garder que des experts et des membres de la société civile.
Martin Fayulu dit être convaincu que Félix Tshisekedi s’est organisé pour instrumentaliser et contrôler la centrale électorale. En clair, Lamuka souhaite que l’ordonnance présidentielle qui crée la Céni signée en juillet par Félix Tshisekedi soit abrogée et que toutes les parties prenantes reviennent à la table des discussions.
À travers les manifestations prévues ce mercredi, la coalition Lamuka veut également rappeler que les élections doivent être s’organisées dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire en 2023, précise Martin Fayulu. C’est également la raison pour laquelle la Lucha participera à ces manifestations, dit le mouvement citoyen.
Le PPRD de Joseph Kabila qui plaide lui aussi pour la mise sur pied d’un cadre de concertation de toutes les parties prenantes au processus électoral, ne participera pas aux marches, mais encourage à la population en général et à ses militants en particulier d’y prendre part. « Nous ne sommes pas organisateurs, mais nous soutenons la marche », dit à RFI Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD.
Dans l’entourage du chef de l’État, on dénonce « la mauvaise foi » et « le procès d’intention » de la part des organisateurs.