Les putschistes au pouvoir en Guinée ont annoncé l’ouverture à partir de mardi 14 septembre d’une série de rencontres pour préparer la formation d’un gouvernement.
Ces rencontres, annoncées samedi soir par les militaires à la télévision nationale, s’inscrivent dans le cadre de la « concertation » promise pour fixer les lignes d’une transition politique et former un gouvernement.
Les militaires, menés par le colonel Mamady Doumbouya, recevront mardi les chefs des partis politiques, puis ceux des confessions religieuses ; mercredi les organisations de la société civile, puis les représentations diplomatiques ; jeudi les patrons des compagnies minières implantées en Guinée, puis les organisations patronales ; vendredi les banques et les syndicats, indiquent les communiqués lus à la télévision.
Mission de la Cedeao
Le coup d’État a fait monter le prix de l’aluminium à son plus haut niveau depuis des années sur les marchés – la Guinée est l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, principal minerai pour la production d’aluminium – et la junte s’est employée à rassurer les partenaires du pays de la poursuite des activités et du respect des engagements pris.
Les militaires qui ont déposé le président Alpha Condé le 5 septembre ouvriront cette concertation alors que la Cedeao doit à nouveau se prononcer sur les suites à donner au putsch. L’organisation ouest-africaine exige un « retour immédiat à l’ordre constitutionnel » et a suspendu la Guinée de ses organes de décision. Elle doit à présent examiner le rapport d’une mission dépêchée dans ce pays vendredi, avant de décider d’éventuelles nouvelles mesures.
« Toute manifestation de joie » interdite
Si la chute d’Alpha Condé a été saluée par des scènes de liesse, le comité militaire désormais à la tête du pays a cependant annoncé samedi soir l’interdiction de toute manifestation de soutien. Le colonel Doumbouya remercie les Guinéens de leur « adhésion massive à sa vision exprimée à travers des scènes de joie dans l’ensemble du pays. Toutefois le président (du comité) interdit toute manifestation de joie de quelque nature que ce soit », selon les termes d’un autre communiqué lu à la télévision.
La junte a aussi annoncé la mise à disposition d’un numéro vert pour dénoncer tout abus des forces de sécurité. Les abus de ces dernières sont constamment dénoncés par les défenseurs des droits humains.
Source: Jeune Afrique