La police algérienne arrête 27 membres présumés d’un groupe séparatiste

La majorité des personnes arrêtée est soupçonnée d’appartenir au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, qu’Alger considère comme une organisation « terroriste ».

La police algérienne a annoncé, lundi 6 septembre, avoir arrêté 27 personnes soupçonnées d’appartenir à un groupe séparatiste qu’Alger considère comme une organisation « terroriste ». Ces personnes ont été arrêtées au cours des dernières quarante-huit heures dans le cadre d’une affaire d’« atteinte à l’unité nationale, d’atteinte à l’ordre public et d’incitation à un attroupement », car elles sont soupçonnées d’appartenir au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), ont indiqué les autorités dans un communiqué.

Le texte précise que 25 personnes ont été arrêtées à Kherrata (nord), où des affrontements ont eu lieu la semaine dernière entre des manifestants et la police après l’interdiction d’une marche de soutien aux prisonniers d’opinion. Deux autres personnes ont été arrêtées dans une zone située à environ 60 kilomètres.

Des membres des forces de sécurité ont été blessés lors des affrontements dans la ville, située dans la région traditionnellement rétive du nord-est de la Kabylie, ajoutent les autorités.

Des « vêtements militaires, des armes blanches » et du matériel du MAK ont été découverts au domicile des personnes arrêtées, ajoute le communiqué, qui précise que les suspects tentaient de « semer la discorde et la peur parmi les citoyens et de réactiver les cellules dormantes de cette organisation terroriste, sur ordre de parties étrangères ».

Dimanche, la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) avait demandé la libération de plus de 20 personnes qui, selon elle, avaient été arrêtées.

« Prisonniers d’opinion »

Par ailleurs, selon la LADDH, les autorités ont arrêté lundi « le journaliste et défenseur des droits humains Hassan Bouras » et perquisitionné son domicile à El-Bayadh (nord-ouest), pour des motifs inconnus.

M. Bouras, qui est également membre de la LADDH, avait été condamné à un an de prison en 2016 pour avoir « insulté un juge, un membre des forces publiques et un organe gouvernemental ».

L’organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits humains Amnesty International avait alors qualifié Hassan Bouras de « prisonnier d’opinion » et déclaré qu’il avait été condamné « pour une vidéo dénonçant la corruption de responsables locaux dans la ville d’El-Bayadh ».

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), environ 200 personnes sont en prison en lien avec le mouvement de protestation pro-démocratie Hirak qui secoue le pays sporadiquement depuis 2019, ou sur les libertés individuelles. Kherrata est considérée comme le berceau de ces protestations.

 Source: Le Monde