En Éthiopie, près de dix mois après le début de la guerre du Tigré, les combats continuent entre les forces rebelles tigréennes et le gouvernement fédéral. Après avoir repris le contrôle du Tigré, les rebelles mènent désormais une offensive dans deux régions voisines, en Afar et en région Amhara. Dans la ville de Dessie, les forces Amharas préparent désormais la riposte contre le parti tigréen du TPLF. RFI a pu rencontrer des résidents qui suivent une formation militaire intensive.
À Dessie, les fonctionnaires ont troqué leur chemise pour le treillis militaire. Quarante d’entre eux viennent d’achever un mois d’exercice militaire. Ali Hassan, 34 ans, travaille à la direction de l’agriculture de la zone.
« Je me suis inscrit pour la formation, non pas parce que j’ai peur que le TPLF attaque Dessie mais parce que j’ai vécu 27 ans sous le TPLF et je sais ce qu’ils ont fait. Il n’y avait aucune liberté d’expression. Jamais je ne voudrais qu’ils reprennent le pouvoir. »
D’après le président de la zone, Seid Mohammed, 2 700 000 personnes ont suivi ce type d’entraînement dans la région Amhara. « Dans chaque quartier, les résidents suivent un entrainement de base, surtout les jeunes. Aussi bien ceux qui possèdent une arme que ceux qui n’en ont pas. Ceux qui ont déjà des armes sont au front », explique le dirigeant.
Parmi les nouveaux réservistes, une femme, Momina, 32 ans, qui s’apprête à laisser ses trois enfants derrière elle. « Ce n’est pas grave. Mes enfants peuvent rester avec ma famille quand je serai au front. » Pourtant, Momina va partir se battre les mains vides. « Mes camarades et moi demandons au gouvernement de nous fournir des fusils, sinon nous ne pourrons pas combattre. »
Sur son T-shirt militaire, on pouvait lire l’inscription, Les Amharas ont unis pour défendre la justice et la liberté.
Source: Rfi