RDC: un deuxième militant de la Lucha, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, interpellé

AFP - ALEXIS HUGUET Des militants de la Lucha manifestent à Butembo le 27 décembre 2018 (image d’illustration).

En République démocratique du Congo (RDC), une deuxième interpellation dans les rangs de la Lucha, l’un des mouvements citoyens congolais. Ghislain Muhiwa a été interpellé dimanche à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, sous état de siège.

C’est une interpellation liée à la plainte de la fondation de la première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, qui a porté plainte contre les militants de la Lucha. Ceux-ci avaient dénoncé un présumé détournement des fonds destinés à la population sinistrée après l’éruption du volcan Nyiragongo en mai dernier.

Le jeune militant d’une trentaine d’années a été interpellé alors qu’il se rendait auprès de sa belle-famille pour déposer une dot.

Amené au parquet militaire, on lui a tout de même permis de terminer les arrangements : une séance photo pour immortaliser l’événement, une cérémonie coutumière, la dot versée. Le jeune militant après avoir posé avec sa future épouse, a regagné son lieu de détention en début de soirée.

La Lucha dénonce un acharnement contre les opposants au pouvoir

D’après le mouvement citoyen dont il est l’une des figures connues, c’est sur ordre de l’avocat de la fondation de la première dame, qu’il a été arrêté. Des sources judiciaires affirment cependant qu’un mandat d’arrêt pesait sur le militant pour n’avoir pas répondu en juin dernier aux convocations de la justice militaire, qui a pris le relais des juridictions civiles en cette période d’état de siège.

À défaut de trouver Ghislain Muhiwa, le parquet avait interpellé le mois dernier un de ses camarades de la Lucha, Parfait Muhani, qui a depuis été inculpé pour imputations dommageables et association de malfaiteurs.

Si la première infraction est punie d’un maximum de douze mois de prison, la deuxième quant à elle revêt une lourde peine. La Lucha dénonce un acharnement ces derniers mois contre les activistes et opposants dans le pays.

Par crainte d’être, lui aussi, arrêté, l’un des communicateurs du mouvement s’est vu obligé de quitter la ville.

 Source: Rfi