Un vendeur ambulant qui décède après s’être immolé par le feu. C’était l’un des déclencheurs, fin 2010, de la Révolution tunisienne. Le symbole reste fort au Maghreb même si la situation n’est pas la même, c’est ce qui s’est passé en tout cas vendredi 6 aout au Maroc.
Yassine Lekhmidi, commerçant de rue a succombé à ses blessures dans un hôpital de Casablanca. C’est dans la petite ville de Sidi Bennour, entre Marrakech et Casablanca que le jeune homme de 25 ans a accompli son geste. Sa famille met en avant plusieurs raisons.
C’est d’abord pour non-respect du port du masque que le jeune vendeur ambulant, Yassine Lekhmidi est arrêté et agressé par la police le mardi 27 juillet. Dans le même temps, son chariot, sa seule source de revenus, lui est également confisqué. Mais le lendemain, après sa libération les autorités refusent de lui rendre son outil de travail. C’est à la suite de cela qu’il s’immole par le feu en guise de protestation.
Pas un cas isolé
Le jour suivant sa mort, samedi en fin de journée, une manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes en colère, dans la petite ville située à 120 km à l’ouest de Casablanca. La foule clamait des slogans comme « Yassine nous a donné un avertissement. Nous n’allons pas abandonner la cause.»
L’acte de Lekhmidi n’est pas un cas isolé. Le pays a connu en effet ces dernières années, plusieurs cas d’immolation par le feu. Des gestes ultimes de protestation de la part de personnes travaillant majoritairement dans les activités informelles. Un secteur précaire, qui représente 30 % du produit intérieur brut du pays, selon les estimations de la banque centrale du Maroc.
Cet événement rappelle l’immolation, en décembre 2010, de Mohammed Bouazizi, un vendeur ambulant tunisien à suite de la confiscation de sa charrette. Un acte qualifié plus tard comme l’élément déclencheur des printemps arabes.
Si les autorités n’ont pas encore réagi, la famille de Yassine Lekhmidi réclame de son côté, l’ouverture d’une enquête.
Source: Rfi