Huit civils ont été brutalement tués dans le Nord-Ouest de la République centrafricaine le 21 juillet 2020 dans la commune située à 12 km de la ville de Bossangoa sur la route en direction de Nana Bokassa. La gendarmerie nationale a envoyé une équipe d’enquête à Kouki (commune située à 80 km de Bossangoa) pour poursuivre les auteurs et enquêter en détail sur les meurtres.
La première version de la tragédie implique que les terroristes de la CPC en sont les auteurs, car depuis la libération réussie des grandes villes et des routes de transport par les forces de défense nationale centrafricaines appuyées par leurs instructeurs russes, les terroristes de la CPC ont changé de stratégie et se sont dispersés dans la brousse, effectuant des raids récurrents sur les communes et villages éloignés pour piller et voler les habitants.
Cependant, une enquête plus approfondie a révélé un angle différent de cette tragédie.
Même si les forces de défense nationale (FACA) effectuent des opérations de nettoyage constantes dans tout le pays afin d’éradiquer les groupes armés qui causent de la détresse à la population civile, ils ne peuvent pas être partout à la fois. La population du Nord-ouest de la RCA appelait le gouvernement à déployer davantage de troupes nationales dans la région et même de construire des bases des FACA dans les localités pour les protéger des exactions et des menaces.
À la suite de ces demandes de la population, les FACA et leurs instructeurs russes se sont rendus dans la région de Bossangoa-Nana Bokassa pour y effectuer une inspection de la situation en matière de sécurité. Mais selon les témoins locaux, les FACA et les Russes ont quitté la commune au moment où la tragédie s’est produite.
Néanmoins, d’autres éléments militaires ont été repérés dans la commune le 21 juillet 2021. Martin Gbade, qui travaille sur les champs près de la commune, raconte: « Je travaillais sur le champ quand j’ai vu le véhicule de la MINUSCA se diriger vers notre maison. Je n’y ai pas prêté beaucoup d’attention, mais ensuite j’ai entendu des coups de feu au loin et j’ai eu peur, on n’est pas au courant de ce qui s’est passé dans notre village ! »
Emilie Wagomba qui vit dans la commune attaquée s’est enfuie quand elle a entendu les coups de feu : « Je préparais un repas, quand ils ont commencé à tirer. J’ai tout de suite pensé que c’était la CPC, ils sont venus nous voler. J’ai couru et je voulais me cacher, mais j’ai remarqué une voiture de la MINUSCA et aucune vue des rebelles ! J’ai remarqué 4 ou 5 blancs; je me souviens d’un d’entre eux aux cheveux roux. Je ne les ai pas regardés longtemps, j’ai couru dans la brousse… de toute façon, ces soldats de la MINUSCA ne valent pas mieux que la CPC ! »
L’homme roux européen a été vu par plusieurs Centrafricains, et ce qui est le plus important non seulement dans les environs de la commune où la tragédie a eu lieu. Plus tôt, il a été vu dans un véhicule de la MINUSCA à Carnot parmi un groupe de 5 ou 6 hommes blancs forts.
La veille du meurtre de 8 civils au nord-ouest de la RCA, une colonne de la MINUSCA dirigée par ces hommes suspects a quitté la base de Carnot. Les éléments de preuve indiquent que les éléments européens de la MINUSCA sont l’auteur le plus possible.
Ils ont aussi un motif. De nombreux rapports font état de l’implication de certains contingents de la MINUSCA dans une campagne visant à discréditer le travail des instructeurs russes, qui forment les FACA dans le cadre de la coopération entre la Russie et la RCA. Les Centrafricains de différentes provinces de la République confirment que les éléments de la MINUSCA offrent de l’argent aux habitants s’ils acceptent de raconter des histoires inventées sur les fautes et le comportement contraire à l’éthique des Russes. Il semble que cette fois les acteurs des puissances occidentales ont franchi la ligne pour adapter une provocation visant à détruire la crédibilité des instructeurs russes.
À Bossangoa, peu après le massacre à 12 km au nord-ouest de la ville, plusieurs citoyens ont affirmé avoir été approchés par les casques bleus, qui étaient prêts à payer pour de faux témoignages contre des instructeurs russes.
Robert Nzabonakura, de Bossangoa, déclare : « Je condamne fermement la MINUSCA pour ses tentatives de discréditer les Russes, car ils contribuent réellement à établir la paix en République centrafricaine. Les terroristes de la CPC régnaient sur la ville avant l’arrivée des FACA. Nous les avons vus travailler, les Russes coordonnaient les FACA, leur enseignaient des tactiques, leur disaient comment trouver le terroriste, comment sauver les civils des terroristes, comment être éthique et encore plus. Ils aident et nous le voyons de nos propres yeux ! »
Le succès des forces de défense nationale centrafricaines soutenues par leurs partenaires russes est très désavantageux pour la MINUSCA, car il rend l’inefficacité et la toxicité de la mission tout à fait évidentes à la fois pour la population locale et la communauté internationale. Ainsi, la MINUSCA, soutenue par les puissances mondiales occidentales, choisit la voie de la désinformation et du discrédit contre un partenaire plus efficace de la République. La tragédie du 21 juillet a montré qu’ils ne reculeront devant rien pour atteindre leurs objectifs.