Les politiques congolais garderont la mainmise sur la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). À environ deux ans de prochaines élections, les divergences persistent notamment sur l’architecture de la Commission. Le président Felix Tshisekedi a promulgué la réforme, mardi soir 6 juillet, se passant des exigences de l’opposition, de la société civile et des confessions religieuses. Le point d’achoppement reste la dépolitisation de la Ceni, également voulue par les Nations unies.
La société civile voudrait diriger seule la Ceni, à défaut d’être majoritaire dans la plénière qui doit compter 15 membres. Elle reste minoritaire même si son quota passe de 3 à 5 membres. 10 sièges restent réservés aux politiques dont 6 pour la majorité pro-Tshisekedi et 4 de l’opposition.
Dans le bureau organe de gestion composé de 7 membres, les confessions religieuses issues de la société civile conservent la présidence de la Ceni.
Les autres postes seront occupés par deux opposants et 4 membres issus de la majorité. Un déséquilibre qui irrite les chefs religieux mais pas seulement. Le tandem radical de l’opposition, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, est catégorique : « L’acte posé par Monsieur Felix Tshilombo [Tshisekedi, NDLR] est considéré comme une déclaration de guerre, tonne Prince Epenge, l’un des porte-paroles de la coalition Lamuka. Il décide de passer en force. Nous rejetons cette loi et nous appelons le peuple à être attentif au mot d’ordre qui sera donné par Lamuka, à se tenir prêt, à envahir les rues de Kinshasa et du Congo profond pour rejeter avec fracas la loi qui prépare la fraude en 2023. Ce n’est pas acceptable. »
Le FCC de Kabila reste muet
Jusqu’ici, la coalition de Joseph Kabila est restée muette sur la réforme. Elle a d’ailleurs été majoritairement votée par les députés et sénateurs au Parlement, même si certains caciques du FCC plaident encore pour un consensus.
Bien avant la promulgation, l’un des chefs de regroupement du FCC, Constant Mutamba, avait déjà projeté une manifestation, lundi, dans les rues de Kinshasa pour, dit-il, « exiger le consensus autour des reformes électorales, à travers un dialogue électoral ». Pour sa part l’Eglise catholique via son épiscopat, la CENCO, dit regretter la promulgation du texte.
Source: Rfi