Hasard du calendrier, l’Éthiopie a voté pour la première fois depuis 2018 pendant que la 47e session du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies s’est en même temps ouverte à Genève. Et le Tigré, région du nord de l’Éthiopie s’est invité dans les débats qui doivent durer jusqu’au 13 juillet.
Le pouvoir éthiopien veut à tout prix réussir ses élections. Mais Addis-Abeba est encore une fois rattrapé par le dossier tigréen. Cette fois, au cœur de la plus haute instance onusienne sur les droits de l’homme.
À l’ouverture de la session, Michelle Bachelet s’est dite « profondément préoccupée » par les violations des droits humains au Tigré. La Haute-Commissaire a dénoncé les « exécutions de civils », les « arrestations et détentions arbitraires », les « violences sexuelles y compris contre des enfants », ou encore les « déplacements forcés ». L’ancienne présidente du Chili a toutefois pris soin de préciser que des abus avaient été commis par chaque camp.
La justice éthiopienne avait annoncé qu’une cinquantaine de soldats étaient poursuivis pour viols ou meurtres. Le Premier ministre Abiy Ahmed s’était engagé à ce que les criminels soient tenus pour responsables. Mais pour l’instant, le processus judiciaire reste opaque, tandis qu’aucun militaire érythréen n’est pour l’instant mis en cause.
Un rapport attendu en août
Michelle Bachelet a d’ailleurs cité des « rapports crédibles » montrant que les soldats d’Asmara étaient toujours au Tigré « et continuaient de violer les droits de l’homme », alors que le pouvoir éthiopien a plusieurs fois promis leur départ.
La Haute-Commissaire a enfin annoncé que l’enquête réalisée conjointement par l’ONU et la Commission éthiopienne des droits de l’homme devraient être publiée en août. Un rapport très attendu par la communauté internationale.
Source: Rfi