Au moins sept civils ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi dans deux attaques attribuées au groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF), dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris des sources concordantes.
« Deux nouvelles attaques ont été enregistrées sur l’axe Beni-Kasindi (deux morts et un disparu) et le village de Miende (cinq morts et un disparu) », a écrit le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST en anglais) qui a des experts déployés dans la région.
« Les cibles étaient d’abord un camion qui transportait une cargaison de cacao vers Kasindi: le chauffeur a été tué par balle et deux autres personnes ont été calcinées à l’intérieur du véhicule. Puis, les mêmes ADF ont aussi brulé cinq personnes dans leur maison », a déclaré à l’AFP Donat Kibuana, administrateur du territoire de Beni.
Dans cette même zone du secteur de Rwenzori, dans la nuit de mardi à mercredi, au moins 26 civils avaient été massacrés par des ADF, selon les autorités et des sources humanitaires.
Route stratégique d’approvisionnement du territoire de Beni à partir de la frontière avec l’Ouganda, l’axe Beni-Kasindi est protégé par de nombreuses positions de l’armée congolaise et une base des Casques bleus.
Pour lutter contre les groupees armés, et les ADF en particulier, le président congolais Félix Tshisekedi avait décrété le 6 mai l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri pour trente jours reconductibles.
Depuis cette date, « nous avons enregistré la mort d’au moins 40 civils sur le territoire de Beni et au moins 56 civils dans la province de l’Ituri », a indiqué à l’AFP, un porte-parole des experts du KST, Pierre Boisselet.
Pour le seul territoire de Beni, le KST a comptabilisé « au moins 1.228 civils tués » dans des violences « depuis novembre 2019 », a-t-il ajouté.
Cette période couvre « des opérations d’envergure » lancées par l’armée congolaise, ayant permis de déloger des ADF de tous leurs fiefs dans la région de Beni, selon l’armée.
Depuis, les ADF opèrent par « petits groupes mobiles », selon le dernier rapport d’experts onusiens adressé au conseil de sécurité de l’ONU en décembre.
Les ADF, à l’origine des rebelles musulmans ougandais installés en RDC depuis 1995 où ils ont fait souche, sont de loin le plus meurtrier des 122 groupes armés recensés dans l’Est congolais par le KST.
Le 11 mars, les États-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés aux jihadistes de l’organisation État islamique (EI).
Source: La Minute Info