Retenus depuis trois jours par l’armée, le Président et le Premier ministre de transition du Mali ont été libérés peu après avoir annoncé leur démission, a annoncé à l’AFP ce jeudi un militaire.
Le Président et le Premier ministre de transition maliens, arrêtés lundi et démissionnaires, ont été libérés dans la nuit, a affirmé jeudi à l’AFP un responsable militaire.
«Le Premier ministre et le Président de transition ont été libérés cette nuit vers 01h30 (locales et GMT). Nous avons respecté notre parole», a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat. Des membres des deux familles ont confirmé les faits.
Les deux hommes sont rentrés chez eux à Bamako, sans que les conditions de leur remise en liberté aient été précisées.
Leur libération était une des exigences de la communauté internationale face à ce qui s’apparente à un deuxième coup d’État en neuf mois.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a publié mercredi une déclaration à la presse dans laquelle il a «condamné fermement» l’arrestation du Président de transition, du Premier ministre et d’autres responsables par des éléments des forces de défense et de sécurité le 24 mai. Les membres du Conseil de sécurité ont appelé «à la libération sûre, immédiate et inconditionnelle de tous les responsables détenus et ont exhorté les éléments des forces de défense et de sécurité à regagner leurs casernes sans délai».
Leur arrestation et démission
L’homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, avait fait arrêter lundi le Président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane ainsi que le nouveau ministre de la Défense et d’autres hautes personnalités.
Le colonel Goïta a indiqué mardi avoir écarté les deux hommes en les accusant d’avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu’il est le vice-président en charge des questions de sécurité, attribution primordiale dans un pays pris dans la tourmente de la propagation djihadiste et des violences.
Depuis leur arrestation, les responsables étaient tenus au secret au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, là où le Président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu un an plus tôt, avait été conduit lui aussi par les colonels en août 2020 et poussé à annoncer sa démission.
Ils «ont démissionné devant l’arbitre», la mission de médiation internationale actuellement au Mali, a dit Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta.
Source: Sputnik