Éruption du Nyiragongo: la fuite, seule option possible pour des milliers d’habitants de Goma

AFP - GUERCHOM NDEBO Des habitants de Goma arrive dans la ville de Sake à 25 km au nord-ouest pour fuir l'éruption du volcan Nyiragongo le 27 mai 2021.

Des dizaines de milliers des habitants de Goma se sont dispersés depuis tôt ce jeudi matin suite à l’alerte du gouverneur du Nord-Kivu sur le risque d’éruption du volcan Nyiragongo. Certains sont partis vers la frontière avec le Rwanda, d’autres pour Bukavu, au Sud-Kivu.

L’air effrayé, Ruphine Muhindo s’apprête à descendre du bateau Aganze et à fouler le sol de Bukavu. Elle n’a rien sauvé, à part sa fille de 5 ans qu’elle agrippe par la main, et quelques affaires rassemblées dans un petit sac qu’elle tient dans l’autre.

« J’ai suivi le communiqué du gouverneur et on m’a demandé par obligation de quitter la ville. Je n’ai pas eu le temps de prendre ma douche, j’ai juste pris un pantalon et j’en ai mis un à ma fille… On n’a rien pris d’autre, on a tout laissé à la maison, on est parties », raconte la jeune femme.

À côté d’elle, Franck Mwinda, habitant du quartier Office 1 de Goma, s’apprête aussi à descendre, mais il ne sait où aller. « C’est la première fois que je voyage vers Bukavu. Je n’avais rien préparé ! Je me demande à quoi peut bien ressembler Bukavu. Ma famille est restée à Goma, ils ont dit qu’ils vont partir vers Sake. Je n’ai pas où loger, mais je vais me débrouiller. »

Aux ports, des centaines de membres des familles attendent les leurs. Le colonel Sancho Mufungizi Floribert figure parmi eux, il est le commandant en second du service social de la 33e région militaire du Sud-Kivu. « Les familles des militaires sont aussi en détresse. Je viens me rendre compte de leur situation. J’essaie de les réconforter, mais je sais que ça va aller. Nous savons comment les enregistrer et les conduire dans des lieux d’accueil », détaille l’officier.

Dans un message ce jeudi, le ministre provincial en charge des Affaires humanitaires au Sud-Kivu Cosmos Bishisha a affirmé qu’un site a été aménagé dans le quartier Ndender de Bukavu avec possibilité d’aménager également un autre site dans le quartier Panzi, pour recevoir les déplacés de Goma qui n’ont pas de familles d’accueil.

Nous sommes engagés aux côtés de beaucoup d’autres volontaires pour aider la population à trouver de l’eau et des endroits où elle peut aller.

 Source: Rfi